Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
CHAPITRE XIV.

Il est ainsi, ô fils de famille, je me trouve au milieu de contacts agréables, je rencontre peu de peine, et je n’ai que peu de maladies. Ces créatures qui me sont soumises, sont douées de formes agréables, d’une intelligence parfaite ; elles sont faciles à discipliner, faciles à purifier, et elles ne me causent pas de douleur, quand je m’occupe à les purifier. Pourquoi cela ? C’est que, ô fils de famille, ces créatures qui me sont soumises, ont été jadis purifiées par moi-même, sous d’anciens Buddhas parfaitement accomplis ; aussi, ô fils de famille, f. 162 b.elles n’ont qu’à me voir et qu’à m’entendre pour m’accorder leur confiance, pour comprendre, pour approfondir la science de Buddha. Et ceux qui ont complètement rempli les devoirs qui leur étaient imposés, soit sur le terrain des Auditeurs, soit sur celui des Bôdhisattvas, sont ici perfectionnés par moi dans la connaissance des lois de Buddha, et je leur fais atteindre la vérité suprême. Alors ces Bôdhisattvas Mahâsattvas prononcèrent en ce moment les stances suivantes :

3. Bien, bien, ô grand héros, nous sommes satisfaits de ce que ces créatures sont douées de formes agréables, de ce qu’elles sont faciles à discipliner et à purifier ;

4. Et de ce qu’elles écoutent, ô Guide [des hommes], cette science profonde que tu leur enseignes, et de ce que, après l’avoir écoutée, elles y ont confiance et la comprennent.

Cela dit, Bhagavat exprima son assentiment aux quatre Bôdhisattvas Mahâsattvas qui se trouvaient à la tête de cette grande troupe et de cette grande foule de Bôdhisattvas, en disant : Bien, bien, ô fils de famille, vous avez raison de féliciter aujourd’hui Bhagavat.

Or, en ce moment même, cette réflexion vint à l’esprit du Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya, et des centaines de mille de myriades de kôṭis de Bôdhisattvas, en nombre égal à celui des sables de huit Ganges : Nous n’avons pas vu auparavant une aussi grande troupe, une aussi grande foule de Bôdhisattvas. Nous n’avons pas entendu dire auparavant qu’une pareille foule, après être sortie des fentes de la terre, se tenant debout en présence de Bhagavat, ait honoré, respecté, f. 163 a. vénéré, adoré Bhagavat, et ait causé à Bhagavat de la satisfaction. D’où viennent donc ces Bôdhisattvas Mahâsattvas réunis ici ? Alors le Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya reconnaissant par lui-