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CHAPITRE XIII.

être en désaccord. De même, ô Mañdjuçrî, que le roi Balatchakravartin, détachant de son diadème le joyau qu’il a gardé pendant longtemps, le donne à ses soldats, de même le Tathâgata explique aujourd’hui cette exposition de la loi, ce mystère de la loi qu’il a longtemps gardé, cette exposition qui est au-dessus de toutes les autres, et qui doit être connue des Tathâgatas.

Ensuite Bhagavat voulant exposer ce sujet avec plus de développement, prononça dans cette occasion les stances suivantes :

45. Montrant sans cesse la force de la charité, constamment pleins de compassion pour tous les êtres, expliquant une loi semblable à celle que j’expose, les Tathâgatas ont célébré cet éminent Sûtra.

46. Celui qui enseigne la force de la charité à tous les maîtres de maison, f. 157 a.aux mendiants, et à ceux qui, à l’époque de la fin des temps, seront des Bôdhisattvas, se dit : Puissent-ils ne pas mépriser cette loi après l’avoir entendue !

47. Quant à moi, lorsqu’après avoir acquis l’état de Bôdhi, je serai fermement établi dans le degré de Tathâgata, alors employant les moyens convenables, je vous comblerai de mes dons, je ferai entendre l’excellent état de Bôdhi.

48. C’est comme un roi Balatchakravartin, qui distribue à ses soldats des présents variés, et qui, rempli de joie, leur donne de l’or, des éléphants, des chevaux, des chars, des piétons, des villes, des villages.

49. Aux uns il donne, dans sa satisfaction, des ornements pour les mains, de l’argent, des cordes d’or, des perles, des joyaux, des conques, du cristal, du corail et des esclaves de diverses espèces.

50. Mais quand il est frappé de l’héroïsme incomparable d’un de ses soldats, et qu’il reconnaît que l’un d’eux a fait une action merveilleuse, alors déliant le bandeau qui ceint sa tête, il lui donne le joyau qui la décore.

51. De la même manière, moi qui suis le Buddha, le roi de la loi, moi qui ai la force de la patience, et qui possède le trésor abondant de la sagesse, je gouverne avec justice ce monde entier, désirant le bien, miséricordieux et plein de compassion.

52. Et voyant tous les êtres qui combattent, je leur expose des milliers de kôṭis de Sûtras, quand je reconnais l’héroïsme de ceux qui, doués d’une pureté parfaite, triomphent en ce monde de la corruption [du mal].

53. Alors le roi de la loi, le grand médecin, expliquant des centaines de milliers d’expositions, quand il reconnaît que les êtres sont pleins de force f. 157 b.et de science, leur montre ce Sûtra qui est semblable au joyau d’un diadème.