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CHAPITRE XIII.

Mais moi, les conduisant à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, je vais, par la force de mes facultés surnaturelles, faire que chacun d’eux, dans la position où il se trouve, [me] donne son assentiment, croie, comprenne, et arrive à une parfaite maturité.

Telle est, ô Mañdjuçrî la quatrième condition dont est doué le Bôdhisattva Mahâsattva qui, lorsque le Tathâgata est entré dans le Nirvâṇa complet, explique cette exposition de la loi, et cette condition le met à l’abri de tout désastre. Il est l’objet des honneurs, des respects, des adorations et du culte des Religieux et des fidèles des deux sexes, des rois, des fils des rois, des ministres des rois, de leurs grands conseillers, f. 155 a.des maîtres de maison, des Brahmanes, des habitants des provinces et des villages. Les Divinités qui traversent le ciel se mettent avec foi à sa suite pour entendre la loi ; et les fils des Dêvas seront sans cesse attachés à ses pas pour le protéger ; soit qu’il aille dans un village, soit qu’il entre dans un Vihâra, ils l’aborderont afin de l’interroger la nuit et le jour sur la loi, et ils seront satisfaits et auront l’esprit ravi d’entendre de lui la prédiction de leurs destinées futures. Pourquoi cela ? C’est que cette exposition de la loi, ô Mañdjuçrî, a été bénie par tous les Buddhas ; elle l’a été [et le sera] perpétuellement, ô Mañdjuçrî, par les Tathâgatas, vénérables, etc., passés, présents et futurs. Il est difficile à obtenir, ô Mañdjuçrî, [même pour celui qui habite] dans beaucoup d’univers, le son, le bruit ou l’écho de cette exposition de la loi.

C’est, ô Mañdjuçrî, comme s’il y avait un roi Balatchakravartin qui aurait, par sa force, conquis son royaume. Qu’à cause de cela, des rois ses adversaires, ses ennemis, des rois opposés, viennent à entrer en discussion et en guerre avec lui. Que ce monarque Balatchakravartin ait des soldats de diverses espèces, et qu’avec ces soldats il combatte ses ennemis ; qu’ensuite ce monarque voyant combattre ses soldats, soit satisfait de leur courage ; qu’il en ait l’âme ravie, et que, f. 155 b.dans son contentement, il donne également(155 b) à tous ses soldats des présents de diverses espèces, par exemple un village ou les terres d’un village, une ville ou les terres d’une ville, des vêtements et des coiffures, des ornements pour les mains, pour les pieds, pour le col, pour les oreilles, des parures d’or, des guirlandes, des colliers, des monnaies d’or, de l’or brut, de l’argent, des joyaux, des perles, du lapis-lazuli, des conques, du cristal, du corail, des éléphants, des chevaux, des chars, des piétons, des esclaves des deux sexes, des chariots, des