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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

ne le sont pas, deviendront, en même temps que toi, en présence de ces Tathâgatas, des Bôdhisattvas, interprètes de la loi. Ensuite, et bien longtemps après, quand tu auras accompli les devoirs imposés aux Bôdhisattvas, tu seras dans le monde le bienheureux Tathâgata nommé SarvaSattvapriyadarçana, vénérable, etc., doué de science et de conduite, etc. Et ce Tathâgata, vénérable, etc., f. 146 a.ô fille de Gôtama, prédira successivement à ces six mille Bôdhisattvas que chacun d’eux doit parvenir un jour à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli.

En ce moment, cette réflexion s’éleva dans l’esprit de la Religieuse Yaçôdharâ, mère de Râhula : Mon nom n’a pas été prononcé par Bhagavat. Mais Bhagavat connaissant, avec sa pensée, la réflexion qui s’élevait dans l’esprit de la Religieuse Yaçôdharâ, mère de Râhula, s’adressa à elle en ces termes : Je vais te parler, ô Yaçôdharâ, je vais t’instruire. Oui, toi aussi, après avoir honoré, etc., dix fois cent mille myriades de kôṭis de Buddhas, tu deviendras un Bôdhisattva, interprète de la loi ; et après avoir accompli successivement les devoirs imposés aux Bôdhisattvas, tu deviendras le Tathâgata nommé Raçmiçatasahasraparipûrṇadhvadja, vénérable, etc., doué de science et de conduite, etc., et cela, dans l’univers nommé Bhadra. La durée de l’existence de ce bienheureux Tathâgata, vénérable, etc., sera f. 146 b.incommensurable.

Alors Mahâpradjâpatî la Gôtamide, ainsi que Yaçôdharâ, avec leurs deux cortéges, l’un de six mille, l’autre de quatre mille Religieuses, ayant appris de la bouche de Bhagavat qu’elles étaient destinées chacune à obtenir l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, frappées d’étonnement et de surprise, prononcèrent en ce moment la stance suivante :

1. Ô Bhagavat, tu convertis le monde réuni aux Dêvas, tu en es le guide et le maître ; tu es le consolateur, ô toi qui es honoré par les Dêvas et par les hommes ; nous-mêmes nous sommes satisfaites aujourd’hui, ô Seigneur.

Ensuite ces Religieuses, après avoir prononcé cette stance, s’adressèrent ainsi à Bhagavat : Et nous aussi, ô Bhagavat, nous sommes en état d’expliquer cette exposition de la loi, à la fin des temps, dans la dernière période, et nous le ferons dans d’autres univers.

Alors Bhagavat dirigea ses regards vers l’endroit où se trouvaient ces quatre-vingts centaines de mille de myriades de kôṭis de Bôdhisattvas, qui