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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

aura soixante fois cent Yôdjanas de hauteur(140 b) et quarante Yôdjanas de circonférence. La totalité des Dêvas et des hommes rendront un culte à ce Stûpa, ils lui offriront des fleurs, de l’encens, des parfums, des guirlandes de fleurs, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des hymnes et des chants. Ceux qui tourneront autour de ce Stûpa en le laissant à leur droite, ou qui s’inclineront devant lui, obtiendront ce résultat suprême, les uns de voir face à face l’état d’Arhat, les autres d’arriver à l’état de Pratyêkabuddha ; et un nombre immense et inconcevable de Dêvas et d’hommes, après avoir conçu la pensée de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, deviendront incapables de retourner en arrière.

Ensuite Bhagavat s’adressa de nouveau à l’assemblée, des Religieux : Le fils ou la fille de famille, ô Religieux, qui, dans l’avenir, écoutera ce chapitre du Sûtra nommé le Lotus de la bonne loi, et qui, après l’avoir écouté, ne concevra plus de doute, n’éprouvera plus d’incertitude et qui, avec un esprit pur, y aura confiance, f. 141 a.celui-là verra se fermer pour lui l’entrée des trois mauvaises voies de l’existence. Il ne descendra pas aux renaissances qui ont lieu dans le monde de Yama, dans des matrices d’animaux, ou dans l’Enfer. Renaissant dans une des terres de Buddha situées aux dix points de l’espace, il entendra ce Sûtra pendant plusieurs existences successives ; et quand il renaîtra dans le monde des hommes ou des Dêvas, il obtiendra d’y occuper un rang éminent. Dans (quelque terre de Buddha qu’il renaisse, il y viendra miraculeusement au monde sur un lotus fait des sept substances précieuses, en présence d’un Tathâgata.

En ce moment le Bôdhisattva nommé Pradjñâkûta, qui était venu de la partie de l’espace qui est sous la terre, de la terre de Buddha du Tathâgata Prabhûtaratna, s’adressa ainsi à ce Tathâgata même : Partons, ô Bienheureux, pour notre terre de Buddha. Mais le bienheureux Tathâgata Çâkyamuni s’adressa ainsi au Bôdhisattva Pradjñâkûta : Approche un instant, ô fils de famille, pour discuter un peu sur la loi avec mon Bôdhisattva Mahâsattva Mañdjuçrî, qui est devenu Kumâra ; après cela tu pourras retourner dans ta propre terre de Buddha. Alors, en cet instant même, Mañdjuçrî devenu Kumâra, assis sur un lotus à cent feuilles, large comme la roue d’un char, f. 141 b.entouré et suivi par un grand nombre de Bôdhisattvas, étant sorti du milieu de l’océan, du palais de Sâgara, roi des Nâgas, s’élança dans