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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

toutes embellies par des arbres de diamant, ornées de guirlandes faites de pièces de soie et d’étoffes de coton, remplies de plusieurs centaines de mille de Bôdhisattvas, ombragées de dais, recouvertes de treillages faits d’or et des sept substances précieuses. Et dans ces terres parurent les bienheureux Buddhas, enseignant la loi aux créatures, d’une voix douce et belle ; ces terres apparurent toutes remplies de cent mille Bôdhisattvas. Il en fut ainsi au sud-est, au sud-ouest, à l’ouest, au nord-ouest, au nord, au nord-est, au point de l’espace qui se trouve sous la terre, et à celui qui se trouve au-dessus ; en un mot, dans les dix points de l’espace apparurent plusieurs centaines de mille de terres de Buddha, en nombre égal à celui des sables du Gange, f. 132 a.ainsi que tous les bienheureux Buddhas qui se trouvaient dans ces innombrables terres.

Alors les Tathâgatas vénérables, etc., des dix points de l’espace, s’adressèrent chacun à la troupe de leurs Bôdhisattvas : Il faudra nous rendre, ô fils de famille, dans l’univers Saha, en présence du bienheureux Tathâgata Çâkyamuni, vénérable, etc., pour voir et pour vénérer le Stûpa qui renferme le corps du bienheureux Tathâgata Prabhûtaratna. Alors ces bienheureux Buddhas, accompagnés chacun de leurs serviteurs, soit d’un seul, soit de deux, se rendirent dans cet univers Saha. En ce moment la totalité de cet univers fut embellie d’arbres de diamant ; elle apparut reposant sur un fond de lapis-lazuli, recouverte de treillages faits d’or et des sept substances précieuses, parfumée de l’odeur de l’encens et de substances odoriférantes de grand prix, jonchée de fleurs de Mandârava et de Mahâmandârava, ornée de guirlandes de clochettes, couverte d’enceintes tracées en forme de damier, avec des cordes d’or, sans villages, sans villes, sans bourgs, sans provinces, sans royaumes, sans capitales, sans ces montagnes que l’on nomme Kâlaparvata, Mutchilindaparvata, Mahâmutchilindaparvata, Mêruparvata, Tchakravâla, Mahâtckakravâla(132 a), en un mot sans les grandes montagnes autres que celles-ci ; f. 132 b.sans grands océans, sans rivières et sans grands fleuves, sans corps de Dêvas, d’hommes et d’Asuras, sans Enfer, sans matrices d’animaux, sans monde de Yama. C’est qu’en ce moment tous les êtres qui étaient entrés dans cet univers par les six voies de l’existence, avaient été transportés dans d’autres univers, à l’exception de ceux qui se trouvaient réunis dans cette assemblée. Alors ces bienheureux Buddhas, accompagnés chacun de leurs serviteurs, soit d’un seul, soit de deux,