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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

Bhâichadjyarâdja, les Bôdhisattvas Mahâsattvas sont encore éloignés de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, tant qu’ils n’entendent pas cette exposition de la loi, tant qu’ils ne la saisissent pas, qu’ils ne la comprennent pas, qu’ils ne l’approfondissent pas, qu’ils ne la méditent pas. Mais quand, ô Bhâichadjyarâdja, les Bôdhisattvas Mahâsattvas entendront cette exposition de la loi, quand ils la saisiront, la posséderont, la répéteront, la comprendront, la liront, la méditeront, se la représenteront, alors ils seront bien près de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. C’est de cette exposition de la loi qu’est produit, pour les êtres, l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Pourquoi cela ? C’est que cette exposition de la loi, développée en détail, amplement expliquée, est, par son excellence, le siège du secret de la loi, secret révélé par les Tathâgatas, vénérables, etc., dans le but de conduire à la perfection les Bôdhisattvas Mahâsattvas. Le Bôdhisattva, quel qu’il soit, ô Bhâichadjyarâdja, qui viendrait à s’étonner, à être effrayé, à éprouver de l’effroi de cette exposition de la loi, doit être regardé comme un Bôdhisattva Mahâsattva f. 127 a.qui est entré dans le nouveau véhicule. Si un homme s’avançant dans le véhicule des Çrâvakas, venait, ô Bhâichadjyarâdja, à s’étonner, à être effrayé, à éprouver de l’effroi de cette exposition de la loi, celui-là devrait être regardé comme un homme orgueilleux s’avançant dans le véhicule des Çrâvakas.

Le Bôdhisattva Mahâsattva, quel qu’il soit, ô Bhâichadjyarâdja, qui, quand le Tathâgata est entré dans le Nirvâna complet, viendrait, à la fin des temps, au terme d’une époque, à expliquer cette exposition de la loi en présence des quatre assemblées, doit le faire, après être entré dans la demeure du Tathâgata, après s’être assis sur le siège de la loi du Tathâgata, après s’être couvert du vêtement du Tathâgata. Et qu’est-ce ; ô Bhâichadjyarâdja, que la demeure du Tathâgata ? C’est l’action d’habiter dans la charité à l’égard de tous les êtres ; c’est dans cette demeure du Tathâgata que doit entrer le fils de famille. Et qu’est-ce, ô Bhâichadjyarâdja, que le siège de la loi du Tathâgata ? C’est l’action d’entrer dans le vide de toutes les lois ; c’est sur ce siège de la loi du Tathâgata que doit s’asseoir le fils de famille ; et c’est après qu’il s’y est assis, qu’il doit expliquer cette exposition de la loi aux quatre assemblées. Et qu’est-ce, ô Bhâichadjyarâdja, que le vêtement du Tathâgata ? f. 127 b.C’est la parure de la grande patience ; c’est de ce vêtement du Tathâgata que doit se couvrir le fils de famille. Il faut que le