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CHAPITRE X.

grand, fait de substances précieuses, haut, ayant une large circonférence et il n’est pas nécessaire que les reliques du Tathâgata y soient déposées. Pourquoi cela ? C’est que le corps du Tathâgata y est en quelque sorte contenu tout entier. Le lieu de la terre où cette exposition de la loi est faite, enseignée, récitée, lue, chantée, écrite, conservée en un volume après avoir été écrite, doit être honoré comme si c’était un Stûpa ; ce lieu doit être respecté, vénéré, adoré, entouré d’un culte ; on doit y présenter toute espèce de fleurs, d’encens, d’odeurs, de guirlandes de fleurs, de substances onctueuses, de poudres parfumées, de vêtements, de parasols, de drapeaux, d’étendards ; on doit y offrir l’hommage des chants de toute espèce, du bruit des instruments, de la danse, de la musique, du retentissement des cimbales et des plaques d’airain. Et les êtres, ô Bhâichadjyarâdja, qui s’approcheront du monument du Tathâgata, pour l’honorer, pour l’adorer ou pour le voir, f. 126 a.tous ces êtres doivent être regardés comme étant bien près de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Pourquoi cela ? C’est que, ô Bhâichadjyarâdja, beaucoup de maîtres de maison ou d’hommes entrés dans la vie religieuse, après être devenus des Bôdhisattvas, observent les règles de conduite imposées à ce dernier état, sans cependant recevoir cette exposition de la loi, pour la voir, pour l’honorer, pour lui rendre un culte, pour l’entendre, pour l’écrire ou pour l’adorer. Aussi ces Bôdhisattvas ne deviennent pas habiles dans la pratique des règles de conduite imposées à leur état, tant qu’ils n’entendent pas cette exposition de la loi. Mais quand ils l’entendent, et quand, l’ayant entendue, ils y ont confiance, qu’ils la comprennent, qu’ils la pénètrent, qu’ils la savent, qu’ils la saisissent complètement, alors ils sont arrivés à un point très-rapproché de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli ; ils en sont très-près.

C’est, ô Bhâichadjyarâdja, comme s’il y avait un homme ayant besoin d’eau, cherchant de l’eau, qui, pour en trouver, creuserait un puits dans un terrain aride. Tant qu’il verrait le sable jaune et sec ne pas s’agiter, il ferait cette réflexion : L’eau est encore loin d’ici. Qu’ensuite cet homme voie le sable humide(126 a), mêlé d’eau, changé en limon et en vase, entraîné par les gouttes d’eau sortant [de la terre], et les gens occupés à creuser les puits le corps souillé de vase et de limon ; f. 126 b.qu’alors, ô Bhâichadjyarâdja, cet homme, voyant cet indice, n’éprouve plus aucune incertitude, qu’il n’ait plus de doutes [et qu’il se dise] : Certainement l’eau est près d’ici. De même,