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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

de l’anéantissement du contact, celui de la sensation ; de l’anéantissement de la sensation, celui du désir ; de l’anéantissement du désir, celui de la caption ; de l’anéantissement de la caption, celui de l’existence ; de l’anéantissement de l’existence, celui de la naissance ; de l’anéantissement de la naissance, celui de la vieillesse, de la mort, des peines, des lamentations, de la douleur, du chagrin, du désespoir. C’est ainsi qu’a lieu l’anéantissement de ce qui n’est qu’une grande masse de maux.

Or, ô Religieux, pendant que le bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâ­djñânâbhibhû, vénérable, etc., f. 100 a.faisait ainsi tourner la roue de la loi en présence de l’assemblée formée par le monde réuni aux Dêvas, aux Mâras et aux Brahmâs, et par l’ensemble des créatures, Çramanas, Brahmanes, Dêvas, hommes et Asuras, alors, en ce moment même, ô Religieux, les esprits de soixante fois cent mille myriades de kôṭis d’êtres vivants furent d’eux-mêmes(100 a) affranchis de leurs imperfections, et tous ces êtres furent mis en possession des trois sciences, des six connaissances surnaturelles et de la contemplation des huit [moyens d’]affranchissement. Le bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, etc., fit ensuite successivement, ô Religieux, une seconde exposition de la loi, puis de même une troisième, puis enfin une quatrième. Alors, ô Religieux, à chaque exposition de la loi que fit le bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, etc., les esprits de cent mille myriades de kôṭis d’êtres vivants furent d’eux-mêmes affranchis de leurs imperfections. À partir de ce moment, ô Religieux, l’assemblée des Çrâvakas du Bienheureux dépassa tout calcul.

De plus, en ce temps-là, ô Religieux, les seize fils de roi qui étaient devenus Kumâras, quittèrent tous leur maison dans l’excès de leur foi, afin d’entrer dans la vie religieuse, f. 100 b.et devinrent tous des Çrâmanêras sages, éclairés, intelligents, habiles, serviteurs de plusieurs centaines de mille de Buddhas, et aspirant à obtenir l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Alors, ô Religieux, ces seize Çrâmanêras s’adressèrent en ces termes au bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, etc. Ces nombreuses centaines de mille de myriades de kôṭis de Çrâvakas du Tathâgata, ô Bienheureux, sont, grâce à l’enseignement de la loi qu’a fait le Bienheureux, arrivés à posséder complètement les grandes facultés surnaturelles, la grande énergie, la grande puissance. Que le Tathâgata vénérable, etc., ô Bienheureux, consente donc, par compassion pour nous, à