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CHAPITRE VII.

45. Non, nous n’avons pas vu précédemment un pareil miracle, et personne n’a rien entendu auparavant de pareil ; voilà qu’aujourd’hui nos chars brillent d’une splendeur et d’un éclat extraordinaires : quelle en peut être la cause ?

46. Serait-ce que quelque fils des Dêvas est né en ce monde en récompense de sa pieuse conduite ? Serait-ce sa puissance qui se manifeste ? Ou bien aurait-il paru enfin un Buddha dans le monde ?

Ensuite, ô Religieux, les Mahâbrahmâs qui se trouvaient dans ces cinquante centaines de mille, etc. d’univers, réunis tous ensemble en un seul corps, étant montés chacun sur leurs chars divins de Brahmâ, et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent, en cherchant, les quatre points de l’horizon, et étant parvenus au point qui est en haut(97 a), ces Mahâbrahmâs f. 97 b.y virent le Bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâ­djñânâbhibhû, vénérable, etc., parvenu à l’intime et suprême essence de l’état de Bôdhi, assis sur un trône auprès de l’arbre Bôdhi, entouré et servi par des Dêvas, des Nâgas, des Yakchas, des Gandharvas, des Asuras, des Garudas, des Kinnaras, des Mahôragas, des hommes et des êtres n’appartenant pas à l’espèce humaine, sollicité par les seize Râdjakumâras de faire tourner la roue de la loi. Ayant regardé de nouveau, ils se dirigèrent du côté où se trouvait le Bienheureux, et y étant parvenus, saluant ses pieds en les touchant de la tête, et ayant tourné autour de lui, en signe de respect ; plus de cent mille fois, ils couvrirent le Bienheureux de ces corbeilles de fleurs de la grandeur du mont Sumêru, les répandirent sur lui en abondance, et en ayant couvert l’arbre Bôdhi sur une étendue de dix Yodjanas, ils offrirent à ce Bienheureux leurs chars de Brahmâ. Que le Bienheureux accepte ces chars de Brahmâ, [lui dirent-ils,] pour nous témoigner sa compassion(97 b). Que le Bienheureux jouisse, que le Sugata jouisse de ces chars de Brahmâ par compassion pour nous. Alors, ô Religieux, tous ces Mahâbrahmâs f. 98 a.ayant offert au Bienheureux chacun son propre char, célébrèrent en ce moment le Bienheureux dans ces stances régulières qu’ils prononcèrent en sa présence.

47. Elle est excellente la vue des Buddhas, des Chefs du monde, des Protecteurs ; car ce sont les Buddhas qui délivrent les créatures enchaînées dans l’enceinte des trois mondes.

48. Les Indras du monde, dont la vue est infinie, embrassent de leur regard