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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

41. C’est par ta puissance, ô Guide [du monde], que nos chars brillent aujourd’hui d’un éclat surnaturel ; accepte-les, ô toi dont la vue est infinie, et consens à en jouir par bienveillance pour nous.

Après avoir ainsi célébré, ô Religieux, par ces stances régulières prononcées en sa présence, le bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâ­djñânâbhibhû, vénérable, etc., les Mahâbrahmâs lui parlèrent ainsi : Que le Bienheureux, que le Sugata fasse tourner la roue de la loi dans le monde ! [etc. comme ci-dessus, fol. 92 a jusqu’à :] Alors, ô Religieux, ces Brahmâs, au nombre de cinquante fois cent mille myriades de kôṭis, adressèrent au Bienheureux, d’une seule voix f. 96 b.et d’un commun accord, les deux stances suivantes :

42. Enseigne la loi, ô bienheureux Guide [des hommes], et fais tourner cette roue de la loi ; fais résonner la timbale de la loi, et enfle la conque de la loi.

43. Fais tomber dans le monde la pluie de la loi excellente ; fais entendre le langage dont le son est doux ; prononce la parole de la loi qu’on te demande ; sauve des myriades de kôṭis de créatures.

Cependant, ô Religieux, le Bienheureux gardait le silence, et ne répondait rien aux Mahâbrahmâs.

Pour tout dire(96 b), enfin, la même chose eut lieu au sud-ouest ; la même chose eut lieu à l’ouest ; la même, au nord-ouest ; la même, au nord ; la même, au nord-est ; la même, au point de l’espace qui est au-dessous [de la terre].

Ensuite, Religieux, au point de l’espace qui est en haut, dans ces cinquante centaines de mille de myriades de kôṭis d’univers, les chars de Brahmâ qui s’y trouvaient brillèrent, furent éclairés, resplendirent, furent lumineux et éclatants. Aussi, ô Religieux, cette réflexion vint-elle à l’esprit des Brahmâs : Ces chars de Brahmâ brillent extraordinairement, ils sont éclairés, ils resplendissent, ils sont lumineux et éclatants. Qu’est-ce que cet événement nous présage ?f. 97 a. Ensuite, ô Religieux, tous les Mahâbrahmâs qui se trouvaient dans ces cinquante centaines de mille, etc. d’univers s’étant rendus chacun dans le palais les uns des autres, se communiquèrent cette question. Alors, ô Religieux, le Mahâbrahmâ nommé Çikhin adressa à la grande troupe des Brahmâs les stances suivantes :

44. Quelle est, amis, la cause pour laquelle nos chars resplendissent ? Pourquoi brillent-ils d’un éclat, d’une couleur et d’une lumière extraordinaires ?