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amaigri par le chagrin, de l’atteinte duquel elle était désormais affranchie, brillait sous les guirlandes dont il était couvert, comme le feu à travers la fumée qui l’enveloppe.

29. Le cœur uni au fils de Vasudêva, elle vivait nue et les cheveux en désordre, oubliant son propre corps, asile du Yoga et des mortifications, qui ne se conservait que par l’action du Destin.

30. C’est ainsi qu’elle arriva en peu de temps, par la voie que Kapila lui avait indiquée, à posséder l’Esprit suprême, Brahma, Bhagavat, qui est la délivrance finale.

31. L’endroit où elle obtint, à héros, la perfection des Siddhas, fut nommé Siddhapada, lieu sacré, célèbre dans les trois mondes.

32. Son corps, dont les éléments mortels avaient été anéantis par le Yoga, devint, ami, une rivière excellente, donnant la perfection et fréquentée par les Siddhas.

33. Cependant le bienheureux Kapila, ce grand Yôgin, qui, après avoir pris congé de sa mère, avait quitté l’ermitage paternel, se retira du côté du nord-est.

34. Célébré par les Siddhas, par les Tchâranas, par les Gandharvas, par les solitaires et par les troupes des Apsaras, ayant reçu de l’Océan les honneurs de l’hospitalité et un asile,

35. Il s’assit, livré aux exercices du Yoga, loué par les maîtres de la doctrine Sâm̃khya, et profondément recueilli afin de pouvoir détruire les trois mondes eux-mêmes.

36. Je viens de t’exposer, ami, ce qui a fait l’objet de tes questions, c’est-à-dire l’entretien purifiant de Dêvahûti et de Kardama.

37. Celui qui écoute ou qui expose cette opinion du solitaire Kapila, laquelle contient le secret du Yoga de l’Esprit, celui-là fixant sa pensée sur Bhagavat, dont l’étendard porte l’image de Garuda, parvient au lotus des pieds de cet Être divin.


FIN DU TOME PREMIER.