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19. Qu’avec un cœur pur il médite sur ce Dieu, se le représentant debout ou en marche, assis ou couché, endormi dans le mystère, ou donnant le spectacle de ses œuvres.

20. Quand le solitaire a reconnu que son esprit, embrassant la forme entière du Dieu, s’y est fixé d’une manière inébranlable, qu’il le porte exclusivement sur une des parties du corps de Bhagavat.

21. Qu’il médite sur le lotus des pieds de Bhagavat, qui est orné des signes de la foudre, de l’aiguillon, de l’étendard et du lotus, et dont les ongles rebondis, brillants et rouges, formant un cercle lumineux, dissipent les ténèbres dans le cœur des sages magnanimes.

22. Qu’il médite longtemps sur le lotus des pieds de Bhagavat, qui est pour les vices accumulés dans le cœur de celui qui les contemple, comme la foudre tombant sur une montagne, de ces pieds dont Çiva lui-même fut heureux de recevoir sur sa tête le bain purifiant qui, après les avoir lavés, forma le premier des fleuves.

23. Qu’il médite en son cœur sur les genoux de l’Être suprême qui détruit l’existence, sur ces genoux que Lakchmî aux yeux de lotus, assise sur ses cuisses, caresse de ses doigts brillants, Lakchmî la mère du Créateur du monde, que célèbrent les Suras.

24. Qu’il médite sur ses cuisses, trésor de vigueur, brillantes, qui ont la splendeur de la fleur de l’Atasikâ et qui reposent sur les épaules de Suparṇa ; qu’il médite sur le contour de ses hanches qu’embrasse la ceinture de clochettes posée sur le beau vêtement jaune qui lui tombe jusqu’aux talons.

25. Qu’il médite sur son nombril, cet étang placé au milieu de son ventre, réceptacle mystérieux de la réunion des mondes, d’où est sorti le lotus de l’univers, siège du Dieu qui est né de lui-même ; qu’il médite sur ses deux mamelles semblables à deux émeraudes précieuses, que blanchit l’éclat de pures rangées de perles.

26. Qu’il médite sur sa poitrine, ce siège de la grande Vibhûti, qui satisfait les yeux et le cœur des hommes, et sur son col destiné à embellir le joyau Kâustubha que vénèrent tous les mondes.

27. Qu’il médite sur ses bras dont les anneaux sont devenus luisants par l’effort que fit le Dieu pour retourner la montagne