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peut pas s’unir, sans être, quoiqu’il soit inactif, enchaîné à l’action, comment arriverait-il au milieu d’elles à son unité absolue ?

20. Le danger redoutable [de la transmigration] qu’a fait cesser un instant la considération de la vérité, reparaît de nouveau, parce que la cause qui le produit n’est pas définitivement détruite.

21. Bhagavat dit : Par l’accomplissement désintéressé du devoir, par la pureté du cœur, par une dévotion ardente que ne cesse de nourrir l’attention prêtée aux récits dont je suis l’objet ;

22. Par la science qui connaît les principes, par le détachement le plus complet de toutes choses, par la pratique du Yoga jointe à de rudes pénitences, et par la contemplation profonde de l’Esprit,

23. La Nature consumée pour ainsi dire, même en ce monde, disparaît chaque jour successivement aux yeux de l’Esprit, comme se détruit le bois de l’Araṇi qui est la source du feu.

24. Abandonnée par l’Esprit qui a joui d’elle, et qui connaît pour toujours ses défauts, elle ne peut être une cause de malheur pour cet Être souverain qui subsiste dans sa propre grandeur.

25. Car comme un songe qui n’apporte à un homme endormi que de vaines images, cesse au réveil de lui faire illusion ;

26. Ainsi la Nature ne peut plus désormais opprimer celui qui, après en avoir reconnu l’essence, s’est uni de cœur avec moi et trouve son bonheur en lui-même.

27. Quand pendant la durée de nombreuses existences, le solitaire est ainsi exclusivement occupé de l’Esprit suprême ; quand il conserve partout, depuis ce monde jusqu’à celui de Brahmâ, une indifférence complète pour toutes choses ;

28. Qu’il est plein de dévotion pour moi et qu’il connaît la vérité, alors il atteint, grâce à mon immense bienveillance, ce qui constitue sa nature propre, c’est-à-dire cet état de béatitude que l’on nomme la délivrance absolue, et que l’on trouve dans mon sein.

29. Plein de constance et tranchant tous les doutes avec son regard, il parvient bien vite ici-bas à cet état que ne quitte plus, pour revenir [en ce monde], le Yôgin désormais débarrassé de son enveloppe subtile.