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9. Brahmâ dit : Je suis content de toi, mon fils ; que le bonheur vous accompagne tous deux, ô souverain de la terre ! Parce que tu m’as dit de toi-même avec un cœur sincère, Commande-moi !

10. C’est là, illustre Manu, le respect que des enfants doivent témoigner à un père ; exempts de jalousie et ne se laissant pas enorgueillir par leur force, ils doivent accueillir ses ordres avec respect.

11. Mettez tous deux au monde des enfants qui te ressemblent par leurs bonnes qualités ; gouverne la terre avec justice, ô mon fils ; honore Purucha par des sacrifices.

12. Témoigne-moi toujours une entière obéissance, ô roi, en protégeant les créatures, et le bienheureux Hrǐchîkêça sera certainement satisfait de voir en toi le défenseur des êtres.

13. Ceux dont n’est pas satisfait le bienheureux Djanârdana qui a pour attribut le sacrifice, se fatiguent en efforts dont le résultat est stérile, parce qu’ils ne respectent pas celui qui est l’âme même [de toutes choses].

14. Le Manu dit : Puissé-je, ô toi qui détruis le péché, ne pas m’écarter des commandements de Bhagavat ! Daigne cependant, ô Seigneur, m’accorder en ce monde une habitation pour moi et pour les créatures.

15. La terre qui est la demeure de tous les êtres, est submergée dans le grand océan ; fais un effort, ô Dieu, pour que cette divine terre soit retirée de l’Abîme.

16. Mâitrêya dit : Paramêchṭhin ayant vu en effet la terre gisante au milieu des eaux, médita longtemps dans son esprit : Comment la retirerai-je ?

17. Au moment où je veux créer, la terre, submergée par les eaux, est tombée au fond de l’Abîme : que faut-il donc que je fasse, maintenant que je suis chargé de la création ? Que le souverain Seigneur, celui du cœur duquel je suis sorti, me trace ma conduite !

18. Pendant qu’il réfléchissait ainsi, ô sage exempt de péché, il sortit tout d’un coup de la cavité de son nez un petit sanglier de la longueur du pouce.