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à celui qui est la Parole divine, c’est cet être qui, [caché,] est Brahma, et qui, manifesté, apparaît revêtu de nombreuses énergies.

49. Ensuite ayant pris un autre corps, Brahmâ tourna son esprit vers la création. Reconnaissant que la création des Rǐchis était restée sans développement, malgré l’immense énergie de ces sages, il réfléchit à cela plusieurs fois dans son cœur, ô descendant de Kuru.

50. Chose étonnante ! Quoique mes forces y soient perpétuellement employées, les créatures ne croissent pas ; c’est sans doute le Destin qui y met obstacle.

51. Pendant que Brahmâ, qui faisait ce qui était convenable, reconnaissait l’action du Destin, il vit se diviser en deux portions cette forme qu’on appelle Kâya (le corps), d’après son nom qui est Ka.

52. Les deux portions de son corps formèrent un couple mâle et femelle ; la portion mâle fut le Manu Svâyam̃bhuva, qui est [nommé aussi] Svarâdj (resplendissant de son propre éclat).

53. La portion femelle fut nommée Çatarûpâ ; elle fut la femme de cet être magnanime ; ils s’unirent et donnèrent naissance aux créatures.

54. Le Manu eut de Çatarûpâ cinq enfants, ô descendant de Bharata : deux fils, Priyavrata et Uttânapâda, et trois filles.

55. Ces filles étaient Âkûti, Dêvahûti et Prasûti ; il donna Âkûti à Rutchi, la seconde à Kardama, et Prasûti à Dakcha ; c’est par ces alliances que fut peuplé l’univers.


FIN DU DOUZIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
DESCRIPTION DE LA CRÉATION,
DANS LE DIALOGUE DE VIDURA ET DE MÂITRÊYA, AU TROISIÈME LIVRE DU GRAND PURÂṆA,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.