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27. De sa clavicule recouverte, de sa poitrine large et rebondie, de son nombril semblable aux cercles que forme le poil des chevaux, de son beau ventre sillonné de plis, de son corps nu, de ses cheveux bouclés et en désordre de ses longs bras, de cet éclat semblable à celui du plus parfait des immortels (Vichṇu),

28. De son teint noir, de cette beauté corporelle soutenue par une jeunesse toujours florissante et de ce gracieux sourire qui gagnaient le cœur des femmes, les solitaires se levèrent tous de leurs sièges, reconnaissant ses perfections malgré le voile qui les cachait à leurs yeux.

29. Le prince donné par Vichṇu se prosterna devant l’hôte qui se présentait ; et ce dernier, repoussant les insensés, les femmes et les enfants [qui l’avaient suivi], s’assit, avec les honneurs qui lui étaient dus, sur un siège élevé,

30. Là ce sage, plus grand que les plus grands hommes, au milieu de la foule des Rǐchis de tous les ordres Brâhmanes, rois et Dêvas, brillait comme l’astre divin de la lune environnée du cortège des planètes, des constellations et des étoiles.

31. Quand le solitaire qui avait dompté ses sens et dont l’intelligence ne s’endormait jamais, se fut assis, le roi, fidèle adorateur de Bhagavat, l’aborda en le saluant, toucha la terre de son front, et se tenant devant lui, recueilli et les mains jointes en signe de respect, il lui adressa ces paroles d’une voix agréable :

32. Parîkchit dit : Ah ! le misérable Kchattriya est en ce jour digne des respects des hommes vertueux, puisque par ta miséricorde, ô Brâhmane, il est devenu comme le lieu de pèlerinage où tu t’es présenté sous l’apparence d’un hôte !

33. Si les hommes n’ont qu’à se souvenir de toi pour purifier à l’instant même leur demeure, que sera-ce de celui qui peut te voir, te toucher, te laver les pieds et te rendre d’autres services ?

34. Ta seule présence, ô grand Yôgin, fait disparaître en un instant les plus grands crimes dont les hommes puissent se rendre coupables, tout de même que celle de Vichṇu anéantit les ennemis des Suras.