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parmi les faibles, qui rôde au milieu des hommes comme un loup qui guette sa proie inattentive ?

9. Je viens, sages Brâhmanes, de vous raconter ce que vous me demandez, la pure histoire de Parîkchit qui se rapporte à celle du fils de Vasudêva.

10. Car chacun des récits consacrés à la grandeur de Bhagavat si digne d’être célébré, et qui ont pour objet ses actions héroïques et ses vertus, doit être accueilli avec respect par ceux qui aspirent à la véritable existence.

LES RǏCHIS dirent :

11. Bienveillant Sûta, puisses-tu vivre des années éternelles, toi qui nous racontes la gloire sans tache de Krǐchṇa et qui assures ainsi l’immortalité à de simples mortels comme nous !

12. Pendant que nous demeurons ici, noircis par la fumée de ce sacrifice interminable, tu nous fais boire le doux nectar du lotus des pieds de Gôvinda.

13. À nos yeux, le ciel même et l’exemption de la renaissance ne valent pas un seul instant du bonheur dont jouissent ceux que la foi unit à Bhagavat ; après cela, que pourraient être pour nous les espérances des mortels ?

14. Quel homme de goût pourrait se rassasier d’entendre l’histoire de ce Dieu, l’asile suprême assuré à la méditation des âmes élevées, de ce Dieu dont les maîtres du Yoga, avec Bhava (Çiva) et Pâdma (Brahmâ) à leur tête, ne purent compter jusqu’au bout les qualités, quoiqu’il n’en possède en réalité aucune ?

15. Savant Sûta, toi qui as fait de Bhagavat l’objet exclusif de tes adorations, raconte-nous dans tous ses détails, maintenant que nous désirons l’entendre, la glorieuse et pure histoire de Hari, l’asile suprême assuré à la méditation des âmes élevées.

16. Ce récit que Parîkchit, le premier des serviteurs de Bhagavat, entendit de la bouche du fils de Vyâsa, et dont la connaissance, éclairant son esprit, lui fit adorer les pieds de celui dont l’étendard