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nous devînmes maîtres de la salle d’assemblée, chef-d’œuvre du talent magique de Maya, où les rois des hommes, amenés de tous les points de l’horizon, apportèrent leur offrande à ton sacrifice.

9. C’est par sa puissance que le noble héros, ton jeune frère, dont la constance et la force égalent celles de dix mille éléphants, tua, pour célébrer le sacrifice, ce prince qui tenait sous ses pieds les têtes des rois, lorsque les guerriers dont Djarâsam̃dha s’était emparé pour le sacrifice de Pramathanâtha (Çiva), délivrés des mains de leur ennemi, apportèrent leur offrande à ta fête royale.

10. Lorsque des méchants, dans l’assemblée, portèrent la main sur la chevelure de ta femme, dont les larmes tombèrent aux pieds [de Krĭchṇa], et qu’ils lui délièrent le bandeau brillant que la consécration royale, obtenue par la célébration du sacrifice, rendait encore plus respectable, c’est lui qui les mettant à mort, força leurs veuves à dénouer leur chevelure.

11. C’est lui qui, lorsque nous étions allés dans la forêt, nous sauva du danger inévitable dont nous menaçait notre ennemi ; lui qui, au moment où Durvâsas se présentait pour prendre son repas à la tête de dix mille disciples, leur offrit les restes de quelques végétaux qui parurent, à la troupe des solitaires plongés dans le bain, suffisants pour rassasier les trois mondes.

12. Grâce à sa puissance, le bienheureux époux de la fille de la Montagne (Pârvatî), dont la main dans le combat est armée du Çûla, frappé de surprise, me donna, ainsi que d’autres Dieux, son propre javelot ; grâce à lui, j’obtins avec ce corps mortel, dans le palais du grand Mahêndra, la moitié de son trône.

13. Grâce à son pouvoir, pendant que je me livrais au plaisir dans le ciel, la force des Dêvas et celle de leur chef passa dans mes bras, armés de l’arc Gâṇḍîva, pour m’aider à tuer leurs adversaires, ce que j’accomplis, ô fils d’Adjamîdha ; c’est lui, c’est Purucha, devenu multiple, qui m’a fait illusion.

14. Seul, j’ai pu, parce que j’étais son ami, traverser avec mon char l’armée des enfants de Kuru, semblable à un océan sans fond, sans rivages, et peuplé de monstres invincibles ; j’ai pu m’emparer