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pendance de l’Être suprême, du maître de toutes choses auquel les mondes avec leurs gardiens adressent leur offrande.

40. De même que la réunion et la séparation des objets qui servent à un jeu dépendent ici-bas de la volonté du joueur, ainsi dépendent de celle du souverain Maître la réunion et la séparation des hommes.

41. Que tu regardes l’homme comme permanent ou bien comme passager, ou comme n’étant ni permanent ni passager, ou comme étant à la fois passager et permanent, tu ne dois, dans aucun cas, cédant uniquement à un sentiment d’affection né de l’erreur, pleurer ceux que tu as perdus.

42. Secoue donc l’abattement où l’ignorance jette ton âme, [quand tu te dis :] Comment feront ces infortunés sans appui, privés de mon secours ?

45. Ce corps, agrégat des cinq éléments, esclave du temps, de l’action et des qualités, comment peut-il protéger d’autres créatures ? C’est comme si un homme dévoré par un serpent voulait porter secours à un autre homme.

44. Les êtres qui n’ont pas de mains servent à la nourriture de ceux qui en ont ; ceux qui n’ont pas de pieds, à celle des quadrupèdes ; les petits, à celle des grands : la vie, en un mot, est le soutien de la vie.

45. Cet univers tout entier, c’est Bhagavat, l’Être unique, âme des créatures douées d’une âme, intelligent par lui-même, qui paraît au dedans et au dehors des choses ; reconnais, ô roi, que c’est Mâyâ qui le multiplie.

46. Aujourd’hui, grand roi, cet Être qui donne l’existence aux créatures, Bhagavat, est descendu dans ce monde sous la forme de Kâla, pour l’anéantissement des ennemis des Suras.

47. Il attend que sa mission utile aux Dêvas soit remplie jusqu’au bout. Restez donc vous-mêmes en ce monde, autant de temps qu’y séjournera le souverain Seigneur.

48. Dhrîtarâchṭra et son frère, avec Gândhârî sa femme, sont