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aussi le nom de Purâṇa[1]. De même que dans le Râmâyana, c’est à un Barde qu’est attribuée la connaissance de ce grand recueil des choses anciennes ; et à l’épithète de Purâṇavit, dont fait usage le premier de ces poëmes, répond, dans le second, celle de Pâurâṇika « le narrateur des Purâṇas[2]. »

Après les ouvrages dont je viens de parier, l’autorité la plus respectable qui cite le nom de Purâṇa est le texte du législateur Yâdjñavalkya, auquel on attribue un recueil de lois qui jouit d’une célébrité presque égale à celle du Dharmaçâstra de Manu. On sait que Yâdjñavalkya est un ancien sage qui passe pour avoir exercé une grande influence sur la classification et l’enseignement du second des Vêdas, le Yadjus[3]. M. Wilson n’accorde aucun crédit aux fables auxquelles son nom est mêlé, et qui le reculent dans une antiquité toute mythologique ; il pense cependant que le recueil de lois qui porte son nom ne peut être moderne, parce qu’on en rencontre déjà quelques passages dans des inscriptions datées du xe et du xie siècle de notre ère ; or pour que ce recueil fut cité ainsi sur des monuments publics, il fallait qu’il eût une grande popularité, et qu’il fût déjà dans les mains des Brahmanes depuis plusieurs siècles[4]. Je remarquerai, d’autre part, que le préambule du recueil de Yâdjñavalkya paraît imité de celui de Manu, auquel je serais tenté de supposer qu’il est postérieur. Quoi qu’il en soit, Yâdjñavalkya, au commencement de son premier livre, énumère ainsi les sources auxquelles on peut puiser la connaissance de la loi :

पुराणन्यायमीमांसाधर्मशास्त्रङ्गमिश्रिताः ।
वेदाः स्थनानि विद्यानां धर्मस्य च चतुर्दश ॥
  1. Mahâbhârata, pag. 2, st. 17 et 19 ; p. 3, st. 54 ; p. 84, st. 2298 et 2299.
  2. Mahâbh. p. 1, st. 1 ; p. 31, st. 851.
  3. Colebrooke, Miscell. Essays, t. I, p. 15.
  4. Journ. of the Asiat. Society of Bengal, t. I, p. 84.