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Le même Upanichad cite encore l’expression de इतिहासपुराणं « la collection des Itihâsas et des Purâṇas, » dans un passage également reproduit par Fr. Windischmann[1] Enfin dans un dialogue entre Mâitrêyî et Yâdjñavalkya, qui fait partie du Vrĭhadâraṇyaka, le plus considérable des Upanichads du Yadjurvêda, je trouve encore le nom de Purâṇa, cité comme il l’est dans les passages précédents du Tchhândôgya. Voici le texte même dont je parle : je le traduis d’après Colebrooke :

यथार्द्रैधाग्नेरभ्याहितात् पृथग्धूमा विनिश्र्वरन्त्येवं वा अरे अस्य महतो भूतस्य निश्वसितमेतद्यदग्वेदो यज्ञुर्वेदः सामवेदोऽथर्वाङ्गिरस इतिहासः पुराणं विद्या उपनिषदः ॥

De même que d’un feu allumé avec du bois humide, sort séparément de la fumée [ainsi que d’autres substances], de même de ce grand Être sortirent, comme son souffle, le Rǐgvêda, le Yadjurvêda, le Sâmavêda, le recueil d’Atharvan et d’Ag̃giras, l’Itihâsa, le Purâṇa, les sciences, les Upanichads[2], etc.

Les autorités que je vais citer après ces trois témoignages, ne remontent sans doute pas à une aussi haute antiquité ; mais elles n’en sont pas moins encore très-respectables, et elles servent d’ailleurs à établir l’unanimité de la tradition brâhmanique, en ce qui touche à l’ancienneté des textes nommés Purâṇas ou antiquités cosmogoniques, et au rapport de ces textes avec les Itihâsas


    p. 12), a été publié par Fr. Windischmann (Sancara, p. 56) ; j’en dois une nouvelle collation à la complaisance de M. le baron d’Eckstein, qui a bien voulu me communiquer la copie du Tchhândôgya que M. Poley a faite pour lui à Londres. Je n’ai donné, de ce fragment curieux qui fait partie du neuvième Prapâtaka ou chapitre du Tchhândôgya, que ce qui se rapporte à l’objet particulier de la discussion présente. On en trouvera la suite dans Colebrooke à l’endroit cité, et dans Anquetil du Perron, Oupnek’hat, t. I, p. 65 sqq.

  1. Sancara, p. 56.
  2. C’est encore à M. d’Eckstein que je dois ce texte dont Colebrooke n’avait donné que la traduction. (Miscell. Essays, tom. I, pag. 67.)