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Bhagavat, mon enveloppe matérielle, produit des cinq éléments, disparut avec les actions que j’avais commencées.

30. À la fin de la période de création, je pénétrai, avec le souffle qui m’animait, dans le corps du Seigneur (Brahmâ), qui voulait dormir au sein de Nârâyaṇa, flottant sur les eaux de l’Océan, après que l’univers fut rentré en lui.

31. Au bout de mille Yugas (âges divins), Brahmâ s’étant réveillé pour créer cet univers, Marîtchi, les Rĭchis ses compagnons et moi, nous naquîmes de ses sens.

32. Constant observateur de mes devoirs, je parcours, grâce à la faveur du grand Vichṇu, l’intérieur et l’extérieur des trois mondes, sans que nulle part rien s’oppose à mon passage.

33. Je vais chantant l’histoire de Hari, en faisant résonner cette Vîṇâ, présent du Dieu suprême, dont le Vêda forme la ravissante harmonie.

34. Puis, pendant que je redis ses actions héroïques, cet Être dont la gloire est aimable, et dont les pieds sont aussi purs qu’un étang sacré, appelé en quelque sorte par mes chants, descend en moi et se laisse voir à mon intelligence.

35. Et pour ceux dont la raison est sans cesse troublée par le désir des jouissances matérielles, le récit de la dévotion à Vichṇu se montre à eux comme un vaisseau sur l’océan de l’existence.

36. En effet les pénitences et les autres pratiques du Yoga ne sont certainement pas aussi efficaces que le culte de Mukunda (Vichṇu), pour donner le repos à l’âme, tourmentée sans cesse par la cupidité et par la passion.

37. Maintenant, sage Vyâsa, j’ai répondu à toutes tes questions, en te racontant le mystère de ma naissance et de ma vie, dont le récit doit satisfaire ton âme.

SÛTA dit :

38. À ces mots, le bienheureux Nârada ayant salué le fils de Vâsavî, partit pour continuer sa course vagabonde, en faisant résonner sa Vîṇâ.