Page:Burnouf - Introduction à l’histoire du bouddhisme indien.djvu/612

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
570
INTRODUCTION À L’HISTOIRE

Page 310, note 5. — Aux éclaircissements que j’ai donnés sur le terme de Tchâitya, j’aurais pu ajouter les renseignements que nous devons à M. Hodgson touchant l’usage qu’on en fait au Népâl. Suivant Amrĭtânanda, Tchâitya est le nom d’un temple dédié au suprême Âdibuddha ou aux cinq Dhyâni Buddhas ; et tout temple élevé à Çâkyamuni ou à un autre Buddha humain se nomme Vihâra[1]. Cette définition toute moderne est due au système théiste du Religieux que consultait M. Hodgson. Mais ce savant nous donne une idée plus juste d’un Tchâitya, lorsque parlant en son propre nom, il dit que la partie la plus essentielle d’un Tchâitya est un hémisphère solide, et que le plus grand nombre des Tchâityas du Népâl ont cet hémisphère surmonté par une pyramide ou un cône divisé invariablement en treize étages[2]. Plus bas il ajoute : Tchâitya signifie, à proprement parler, un temple du Buddha ; et Vihâra l’habitation des disciples du Buddha qui ont embrassé la vie monastique. Dans l’espace carré laissé au milieu du Vihâra, est placé un Tchâitya. À la base de l’hémisphère de tout Tchâitya du Népâl sont placées les images des Buddhas de la contemplation[3]. On voit que M. Hodgson a eu particulièrement en vue de comparer le Tchâitya au Vihâra, c’est-à-dire la demeure du maître mort à celle du maître vivant. Ce n’était pas tout à fait là l’objet de la note à laquelle cette addition se réfère. J’ajouterai seulement aux observations qu’elle renferme que je n’ai jamais vu le nom de Tchâitya donné aux monuments élevés au-dessus des reliques d’un autre personnage qu’un Buddha ; pour un disciple, par exemple, c’est le nom de Stûpa qu’on emploie.

Page 330, note 1. — Depuis que j’ai rédigé la note relative au mot râdjikâ, j’ai retrouvé dans le Journal de Prinsep un passage du Mahâvam̃sa qui avait échappé à ma mémoire au moment où je recherchais la signification du terme de râdjikâ. En voici la traduction littérale d’après l’édition de M. Turnour : « Après qu’il eut entendu les quatre-vingt-quatre mille articles de la Loi, le roi de la terre dit : J’honorerai chacun d’eux par la consécration d’un Vihâra. Ayant donné en conséquence quatre-vingt-seize Koṭis d’argent à quatre-vingt-quatre mille villes sur la terre, il fit commencer par les rois des Vihâras à chacun de ces endroits ; mais il se mit à faire élever lui-même l’Açôka ârâma[4]. » Le texte dit, Tatta tattheva râdjuhi vihâre âradhâpayi ; et par râdjuhi M. Turnour entend bien les rois locaux qui régnaient dans chacune de

  1. Transact. Roy. Asiat. Soc., t. II, p. 241.
  2. Id., ibid., p. 248.
  3. Ib., ibid., p. 250.
  4. Mahâvanso, p. 26, éd. in-4°.