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DU BUDDHISME INDIEN.

Il y a des êtres qui renaissent dans les Enfers. Les gardiens des Enfers les ayant saisis et les ayant étendus le dos sur le sol formé de fer brûlant, échauffé et ne faisant qu’une seule flamme, leur ouvrent la bouche avec une broche de fer et y jettent du cuivre fondu qui brûle les lèvres de ces malheureux, et qui après leur avoir consumé la langue, le palais, le gosier, le conduit du gosier, les entrailles, les cordes des entrailles, s’échappent par en bas. Ce sont là, ô Religieux, les douleurs de l’Enfer.

Il y a des êtres qui renaissent dans les Enfers. Les gardiens des Enfers les ayant saisis et les ayant étendus la face sur le sol formé de fer brûlant, échauffé et ne faisant qu’une seule flamme, les traversent avec une chaîne de fer brûlante, échauffée et toute en flammes ; puis ils les frottent, les repassent, les rabotent avec une houe de fer brûlante, échauffée et toute en flammes. Ils enlèvent ainsi de leurs corps un huitième, un sixième ou un quart, les rabotent soit en long, soit en cercle, soit du haut, soit du bas, soit doucement, soit très-doucement. Ce sont là, ô Religieux, les douleurs de l’Enfer.

Il y a des êtres qui renaissent dans les Enfers. Les gardiens des Enfers, après les avoir saisis et les avoir étendus la face sur le sol formé de fer brûlant, échauffé et ne faisant qu’une seule flamme, les traversent avec une chaîne de fer brûlante, échauffée et toute en flammes. Puis ils les frottent, les repassent et les rabotent sur le sol formé de fer brûlant, échauffé et ne faisant qu’une seule flamme[1]. Ils enlèvent ainsi de leur corps un sixième, un huitième ou un quart, les rabotent soit en long, soit en cercle, soit du haut, soit du bas, soit doucement, soit très-doucement. Ce sont là, ô Religieux, les douleurs de l’Enfer.

Il y a des êtres, ô Religieux, qui renaissent dans les Enfers. Les gardiens des Enfers, après les avoir saisis et les avoir étendus sur le sol formé de fer brûlant, échauffé et ne faisant qu’une seule flamme, leur infligent le supplice qui consiste à être enchaîné en cinq endroits. Ces malheureux marchent avec leurs mains sur deux barres de fer ; ils marchent des deux pieds sur une barre de même métal ; ils marchent avec une barre de fer au travers du cœur. Car les Enfers, ô Religieux, sont remplis de souffrances, et ce sont là les cinq supplices qui y sont infligés. Mets ces tortures en pratique, dit-il à Tchaṇḍa girika ; et celui-ci se mit à infliger aux criminels ces diverses espèces de supplices et d’autres semblables.

Il y avait alors dans la ville de Çrâvastî un marchand qui, accompagné de sa femme, traversa le grand Océan. Là, sur la mer, cette femme, qui était enceinte,

  1. Je suis ici mes manuscrits ; mais il est probable que ce paragraphe n’est que la répétition du précédent, et qu’il faut dire : « avec une houe, etc. »