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rait protégée, et à l’abri de toute imposition ; et vu l’expérience de M. Briggs en matière d’intérêt, et son habileté dans les affaires, il attendait de ses soins que sa fortune, tant qu’elle resterait entre ses mains, ne manquerait pas de prospérer. De cette manière, il se flattait d’avoir également pourvu à ses plaisirs, à sa sûreté, et à la conservation de son bien.

Lorsque Cécile descendit pour dîner, M. Harrel lui présenta le chevalier Robert Floyer comme son plus intime ami. C’était un homme d’environ trente ans, ni beau ni laid ; tout ce qui le distinguait, c’était une assurance à toute épreuve, des manières libres, un air fier, un ton dédaigneux et brusque ; il montrait tous les vices des hommes à la mode, sans en avoir les grâces ni la politesse.

Au moment où miss Beverley parut, elle devint l’objet de son attention. Il ne la fixait cependant point avec cette admiration qu’on doit à la beauté, ni même avec l’air de curiosité que s’attire ordinairement la nouveauté ; mais avec le regard d’un obser-