traits sont fort courts ; mais l‘auteur a un rare talent pour faire ressortir tout ce qui est caractéristique ; il s’entend surtout merveilleusement à mener de front la peinture physique et la peinture morale de ses personnages [1]. À partir de cette époque [2], les Toscans n’ont jamais cessé de regarder la biographie comme un genre dans lequel ils étaient particulièrement appelés à réussir, et c’est à eux que nous devons les meilleurs portraits d’italiens du quinzième et du seizième siècle. Giovanni Cavalcanti (dans les suppléments de son histoire de Florence publiée avant 1450) [3] réunit des exemples de vertu et d’abnégation civique, d’intelligence politique, de talent militaire ; ceux qui les ont donnés sont tous des Florentins. Le pape Pie II fait dans ses commentaires d’excellents portraits de contemporains célèbres ; récemment on a réimprimé un travail qu’il a fait antérieurement aux commentaires [4], et qui renferme en quelque sorte les ébauches de ces portraits, mais
- ↑ Voir plus haut, t. I, p. 167, note 2. L’original (en latin) n’a été publié par Galetti, à Florence, qu’en 1847, souS le titre : Phi-Uf >pi Villani libtr de Floreniia faniosis eivibut ; une vieille traduction italienne a été souvent imprimée depuis 1747 ; elle l a été en dernier lieu en 1858. Le deuxième livre seulement nous intéresse ici ; te premier, qui n’a jamais été imprimé, expose l’histoire primitive de Florence et de Rome. Ce qui est surtout intéressant dans le traité de Villani, c’est le chapitre De semtpoeiis, c’est-à-dire parlant d’auteurs qui ont écrit moitié en prose, moitié en vers, ou d’auteurs qui, en dehors de leurs occupations professionnelles, ont aussi publié des poésies.
- ↑ Ici nous renvoyons encore une fois à la biographie de L. B. Alberti, dont nous avons fait des extraits plus haut, t. I, p. 173 ss. (c’est probablement une autobiographie ; voir plus haut, t. I, p. 173, note 2), ainsi qu’aux nombreuses biographies florentines qui se trouvent dans YArckimo tiorieo de Muratori et ailleurs.
- ↑ Storia fiorentina, publ. par F. L. Polidori, Florence, 1838.
- ↑ De virus illustrions, dans les écrits de la Société littéraire de Stuttgart, no 1, Stuttgart, 1839. Gomp. G. Voigt, II, p. 324 Sur les soixante-cinq biographies, il s’en est perdu vingt et une.