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fonde ses espérances sur ce « Songe de Scipîon », sur les affirmations qu’il trouve dans d’autres écrits de Cicéron et sur le Phédou de Platon. « Pourquoi, se demande-t-il, ne partagerais-je pas comme catholique une espérance que je trouve chez les païens ? » Un peu plus tard, Coluccio S dutati écrivait ses « Travaux d’Hercule n (dont le manuscrit existe encore), où il prouve à la fin que le ciel appariient de droit aux hommes énergiques qui ont soutenu de grandes liittes et accompli de grands travaux sur la terre’. Si Dante avait cru devoir assigner aux païens les plus illustres, qu’il jugeait certainement dignes du paradis, ces limites qni se trouvent à i’eiilrée de l’enfer *, la poésie moderne, par contre, acceptait avec enthousiasme ces idées libérales sur l’autre monde. Côme l’aîiié, d’après le poëme écrit par Bernardo Puici sur sa mort, est reçu dans le ciel par Cicéron, qui a mcrilé, lu aussi, le nom de « père de la patrie n, par les Fabius, par Curius, par Fabricius et par beaucoup dbuitres ; ît sera avec eux uu des ornements de ce chœur où n’entre que des âmes sans reproche*. Mais il y avait encore dans les auteurs anciens une image moins riante de l’autre vie ; c’est le royaume des ombres d’Homèrc et des poêles qui n’avaient pas égayé et humanisé cette seconde existence. Certains esprits en avaient été Irappés. Jovianus Pontanus* met dans la

  • Fil. ViLLiifi, Vite, p. 15. Ce remarquable passage est ainsi

conçu t Ckê myli teanuni/iMrtittinii potehé Aaniio trinte le moëtrwse/aticke éella ferra, debilamente tieno date le ttelle, • înferao, IV, 21 sS. — Comp, Purg^orio, VII, 28 ; XXII, 108, • Ce ciel païen se retrouve aussi dans l’épitapbe du sculpteur Nicolo dell‘ Arca *

Nane te Praxiteles, PhiOiu, Pelreletns tdorast Uiraoturqae tuas, o Nicolae, manas.

(Dam BnnSBLLiS, ânn, Bonon , MURAT.. XXT5I î ;o1 912

  • Dans un de ses derniers écrits AeUm