Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/302

Cette page n’a pas encore été corrigée

298 MOEURS ET RELIGION.

Parfois on ne sait pas bien exactement si, à propos de grands événements politiques, les astres furent consulté ; , avant le fait, ou bien si les astrologues ne calculèrent qu’après coup et par simple curiosité la constellation qui avait dii présider au moment solennel. Lorsque, par un coup de maître, Giangalcazzo Visconti (T 1, p. 15) fil prisonuicr son oncle Bernabo avec la famille de celui-ci (138.5),,lupitcr, Saturne et Mars se trouvaient dans le signe des Gémeaux, dit un contemporain * ; mais raïUcur n’ajoute pas si c’est là ce qui décida Giangaleazziï à agir. Il est probable que souvent l’astrologue s’inspirait plutôt des calculs de la politique que de la marche des planètes *.

Si pendant îoute la fin du moyen âge l’Europe s’était laissé effrayer par des prédictions émanant de l’aris et de Tolède, prédictions annonçant b peste, la guerre, des tremblements de terre, des inondations, etc., f Italie ne resta pas sous ce rapport en arrière des autres pays. La funeste année de 1494, qui ouvrit pour touj furs l lialic aux étrangers, fut précédée certainement de prèdi lions sinistres • ; seulement il faudrait savoir s’il n’existait pas depuis longtemps de ces prédictions toutes prêtes pour une année quelconque.

Mais le système sc ré and avec toutes ses conséquences dans des régions où l’on ne s’attendrait plus à le ren-

  • AziRlO, dans Corio, fol. 25S.
  • On pourrait supposer qu’un fait semblable fut observé par cet

astrolog ::e lurc qui, après la balaille de Nicopolis, conseilla au sultan Bajazell de consentir à laisser racheter Jean de Bourgogne, disant • qu’il serait cause qu’il y aurait encore beaucoup de sang chrétien de versé ». 11 n’était pas trop difficile de prévoir la suite de la guerre avec la France. Magn. chron. Bdgicum, p. 358. Juvénal des Ursins, ad. a. 1396.

3 Benedictvs, dans Eccvivd, II, col. 1579. On disait entre autres (1493) du roi UTrunte qn’i ! perdrait sou trône, sine cruore, sed sola fama, ce qui arriva eu effet.