Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée

944 MOËURS £T RELIGION.

suivants ; mais ce qui est fréquent, ce sont des critiques hardies, dirigées contre le Pape et formulées dans la propre chapelle du pontife (t. I, p. 295, note 3) ; ce sont de uaîfs conseils politiques donnés en présence de princes qui ne croient pas an avoir besoin Sur la place du château de Milan, un prédicateur aveugle de Tlncoronata (par couséquent uu Augustin) se permettait (1494) de dire du haut de la chaire à Ludovic le More : « Seigneur, ne montre pas le chemin aux Français, car tu t’en repentiras* ! « Il y avait des moines prophètes qui, sans s’occuper directement de politique, faisaient de l’avenir des tableaux si terribles que leurs auditeurs en étaient épouvantés. Peu de temps après l’élcclion de Léon X (1513), douze Franciscains parcoururent l’Italie, qu’ils s’étaient partagée par régions : celui d’entre eux qui prêcha à Florence •, Fra Francesco di Montepulciano, répandit parmi le peuple une terreur toujours croissante, vu que sa parole arrivait, plutôt renforcée qu’affaiblie, jusqu’à ceux que la trop grande multitude empêchait d’approcher de sa personne. Après avoir prononcé un sermon de ce genre, il mourut subitement « d’un mal de poitrine » ; tout le monde vint baiser chaire la constitution et les autorités elles-mêmes, et força les Beccaria de s’enfuir (1357). comp. Cetrarca, Epp./am., xix, 18, et A. IIORTIS, Seritli inedüi di P. P., p. t74 à Î8I- 1 Parfois aussi la famille régnante payait des moines dans les circonstances difficiles pour prêcher la loyauté au peuple. Ainsi firent les Este de Ferrare, qui, pendant la guerre centre Venise (1481), chargèrent un prédicateur de Bologne de rappeler à leurs suj ts les bienfaits de leurs maîtres, et de leur peindre les malheurs qu’ils encourraient si les Vénitiens étaient victorieux. Comp. Sanudo, dans Murat., xxil, col. 1218.

  • Prato, âreh, stor., III, p. 251. — On trouve dans Burigozzo la

nom> nclature de prédicateurs aniifrançaîs remarquables par leur fanai. îîi.’L oiirgireal après l’expulsion des Fr.^r ;rais ; voir Buriüüzzo, ihid., p. 443, 449, 485, ad. a. 1523, 1526, » Jac. PiTTi, iioria Fior., 1. II, p. 112.