CHAPITRE n. — LA RELIGION DANS LA VIE JOURNALIÈRE. 2« encore prêché sur la place du temple de Minerve, on présence d’une foule innombrable ; tout à coup, dans la nuit qui précéda le jeudi saint, ces deux familles se livrèrent une bataille épouvantable devant le palüis della Valle, près du Ghetto ; le lendemain, le pape Sixte donna l’ordre de raser ce palais, et les cérémonies habituelles furent supprimées ; le vendredi saint, Roberto fit un nouveau sermon, en tenant un crucifix à la main ; mais lui et ses auditeurs ne surent que pleurer.
Souvent des esprits aigris et mécontents de tout, et surtout d’eux-mêmes, prenaient, sous rinfluence des exhortations à la pénitence, la résolution d’entrer au couvent. Il y avait dans le nombre des brigands, des criminels de toute espèce, parfois aussi des soldats sans pain Ce qui contribue en partie à ces conversions, c’est le désir de se rapprocher, au moins par la vie extérieure, du moine dont l’éloquence et la piété produisent de si merveilleux résultats.
La conclusion de ces sermons n’est qu’une simple bénédiction, qui se résume par ces mots ; La pace sia con wi ! Une foule nombreuse escorte le prédicateur jusqu’à la ville voisiue, et là elle écoute pour la seconde fois toute la série de ses sermons.
Vu la puissance énorme qu’exerçaient ces saints personnages, le clergé et les gouvernements avaient intérêt ’A la suite d’un sermon de Capistrano, cinquante soldats prirent le froc ; Stor. Bresciana, Î, e. — GraziàNI, l. c., p, 565 SS. Roberto da Lecce remporta un succès semblable. (598 ss. ; voir plus haut, p. 164 ) Pourtant le chroniqueur fait remarquer qu’un des six néophytes s’enfuit du couvent, se maria e /« magiors ribaldo, che non era prima, — SvLVlüS ÆN. {De viris ilUutr,, Stuttg., 1842, p. 35) fut un jour, alors qu’il était jeune encore, sur le point d’entrer dans l’Ordre de Saint-BernariÙn à la suite d’un ser* mon de ce prédicateur.
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