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284 MOEURS ET RELIGION*

nous le déinge > ? Peut-être y avait-il de tout cela. Cependant, chez Folengo, on reconnaît déjà rinfluence du luthéranisme *.

La haute valeur qu’on attache aux bénédictions et aux sacrements, et dont il a été question (t. I, p. 131) à propos de la papauté, se comprend très-bien chez la partie croyante du peuple ; chez ceux qui sont émancipés intellectuellement, elle atteste la force des impressions de la jeunesse et la puissance magique de symboles consacrés par le temps. Le désir qu’éprouve le mourant, quel qu’il soit, de recevoir l’absolution du prêtre, prouve un reste de crainte de l’enfer, même chez un homme comme Vitellozzo. On trouverait difficilement un exemple plus instruclif que le sien. La théorie religieuse du character indelehilis du prêtre, à côté duquel sa personnalité devient indifférente, a si bien fructifié, qu’on peut détester réellement le prêtre et pourtant désirer ses secours spirituels. Sans doute, il y avait aussi de mauvaises têtes, comme le prince Galeotto de Mirandole*. par exemple, qui mourut après être resté excommunié pendant seize ans (1499). Pendant tout ce temps, la ville entière avait été en interdit comme lui, de sorte que, pendant seize ans, on n’y célébra ni messe ni enterrement religieux. Constatons enfin l’action des grands prédicateurs sur la nation. Tout le reste de l’Occident se laissait émouvoir de temps en temps par la parole d’uu moine éloquent ; mais qu’était-ce, à côté de ces commotions qui agitaient périodiquement les villes et les campagnes italiennes ?

Encore faut-il dire que le seul prédicateur qui,

dans le cours du quinzième siècle, ait produit un effet ’ Comp. VOrlandîno, cap. vi, Str, 40 SS. ;cap. vi :, itr. 57 ; cap. TIII,. Str. 3 ss., snrt, 75.

» Diariô Ferrarese, dans Murat., XXIV, col. 362.