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CHAPITRE VIII. — LES FÉTE». 175 et réaliste que ta peinture du quinzième siècle savait donner à des scènes de ce genre* Les triomphes profanes étaient bien plus fréquents que ces triomphes religieux; c'était une imiiation directe des antiques triomphes romains tels qu’on les connais¬ sait d'après des reliefs antiques et qu'on pouvait les reconstituer d’après les auteurs*. Nous avons parlé plus haut (t. 1, p 171, 237 ss.) du sens historique des Italiens de la Renaissance, auquel se rattachaient les faits de cette nature. D'abord il y avait de temps à autre de véritables entrées triomphales de princes victorieux, que l’on cherchait à rapprocher le plus possible du modèle antique, quelque fois contrairement au goût du triomphateur lui-même. En 1450, François Sforza eut assez de force d âme pour ne pas vouloir, lors de son entrée dans Milan, du char triomphal qu’on avait apprêté pour lui, disant que de telles pratiques avaient été imaginées par la superstition des rois*. Lors de son entrée» dans Naples (1443), Alphonse le Grand eut le bon goût de refuser la couronne de laurier, que Napoléon ne dédaigna pas lors de son couronnement à Notre-Dame. Au reste, le triomphe d’Alphon.se (qui entra par une brèche pratiquée dans les murs et qui ensuite tra¬ versa la ville jusqu'à la cathédrale) fut un singulier mé¬ lange d éléments antiques, d’élémcntsallégonques et d’au- 1 Fazio degli ühertt. Il DiitasAondo, contient UO chapitre particulier (lib. 11, cap ) del modo del triumphare. “ Gonto, fol. 401 : Dicendo, iali cose estere superstisioni de’ fíe, — Comp. CAGN0L4, Arch, ator„m, p. 127, qui dit que le duc a décliné cette dém mstration par modestie* • V. plus haut, t. I, p. 279 sS. — Comp ibid,, p. 12. — Triumphus Alphonsi, qui forme le supplément des Dicta et Facta Afpkonti, par Ant. PANutiMiTANüS, éd. 1538, p. 129-139, 256 ss. — On trouve déjà chez les vaillants Gomnène une répugnance pour le-, triom¬ phes par trop brillants, Comp, CinNamuS, Epitome rer. ab Comneait gestarum, I, 5; VI. 1