Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée
11
CHAPITRE II. — LA SCIENCE DE LA NATURE EN ITALIE.


évidemment de quelque chose de plus que quelques douzaines de plantes médicinales connues de tout le monde, telles qu’on les trouvait dans les jardins de tous les châteaux et de tous les couvents de l’Occident ; à côté de la culture savante des fruits de table se montre un vif intérêt pour la plante elle-même. L’histoire de l‘art nous apprend combien il a fallu de temps pour perdre cette habitude des collections et arriver à disposer les jardins uniquement d’après les règles du beau.

L’entretien d’animaux étrangers se rattachait certainement à un intérêt scientifique. Les facilités de transport qu’offraient les ports du sud et de l’est de la Méditerranée, et la douceur du climat italien, permettaient d’acheter ou bien d’accepter des sultans les animaux les plus énormes des pays chauds [1]. Surtout les villes et les princes aimaient à entretenir des lions vivants, même quand le lion n’étaii pas un emblème héraldique, comme à Florence [2]. Les fosses aux lions se trouvaient dans l’intérieur ou dans le voisinage des palais publics, comme à Pérouse et à Florence ; celle de Rome était sur la pente du Capitole. Ces animaux servaient parfois comme exécuteurs de sentences politiques [3] ; en temps ordinaire

  1. Le jardin zoologique de Païenne sous Henri IV, Otto de S. Blasio ad a. 1194.
  2. On rappelle de ce nom ici ; peint ou sculpté, on lui donne le nom de marzoeeo. —A Pise, on entretenait des aigles ; comp. les commentateurs de Dante, Iv/erno, XXVIII, xxn ; le Faucon d= ns BoccAGCio, Decamerone, v, 9. Comp. en g’ néral : G. Spezi, Due trattati del governo e detîe infermilà dcgli ucelli, teUi di lingua incdtli, Rome, 1864, traités du quatorzième siècle, traduits peut-être du persan.
  3. Voir les Extraits d’Ægid. Viterè. dans Papencordt, Histoire de la ville de Rome au moyen âge, p. 367, note, avec un événement :1e 13 :^8. — Des combats d’animaux sauvages entre eux ou contre tfea chiens servaient, dans les grandes circonstances, à amuser le peuple. Lors de la réception de Pie II et de Galéas-Marie Sforza à Florence, en 1459, on réunit sur la place des Seigneurs, dans un