David s’élevant dans le limbe du patriarche jusqu’au chant et à la prophétie (I. 236 ss.), l’Éternel trônant dans son manteau, qui brille des images de tous les êtres élémentaires, qui adresse la parole aux esprits célestes (III, 17 ss.). D’autres fois, il ne craint pas de mêler la mythologie antique à son sujet, sans toutefois paraître réellement baroque, parce qu’il ne considère en quelque sorte le polythéisme païen que comme un cadre, et qu’il ne donne à ses dieux que des rôles secondaires. Si l’on veut apprendre à connaître tout ce dont l’art était capable eu ce temps-Ià, il faut tenir compte d’un ouvrage comme celui-là. Le mérite de Sannazar parait d’autant plus grand que d’ordinaire le mélange de l’élément chrétien et de l’élément païen est bien plus gênant dans la poésie que dans l’art plastique ; ce dernier peut constamment dédommager les yeux par quelque beauté positive et tangible ; de plus, il est, en général, plus indépendant de la signification des objets que ne l’est la poésie, attendu que dans les œuvres plastiques le travail de l’imagination porte plutôt sur la forme, et que dans la poésie elle porte plutôt sur l’idée. Le bon Battista Mantovano avait essayé d’un autre système dans son calendrier des jours de fête[1] ; au lieu de faire servir les dieux et les demi-dieux à l’histoire sainte, ils les met, à l’exemple des Pères de l’Église, en opposition avec elle ; pendant que l’ange Gabriel salue la Vierge à Nazareth, Mercure est descendu du mont Carmel, l’a suivi et écouté malicieusement à la porte, puis il vient redire aux dieux assemblés ce qu’il a entendu, et les porte ainsi aux résolutions les plus violentes. D’autres fois[2], sans doute, il faut que Thélis, Cérès, Éole, etc., rentrent dans le
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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.
