nique de Matteo Palmieri (449-1449), qui commence à l’époque où s’arrête Prosper Aquitanus ; elle eut, a cause de son style, le malheur de déplaire aux écrivains postérieurs, à Paolo Corlese, par exemple. SI l’on ouvre par hasard les Décades de Blondus de Forli, on n’y trouvera pas sans étonnement une histoire universelle « ab inclinatione Romanorum imperii », comme chez Gibbon ; c’est un livre plein d’études sur les sources des auteurs de chaque siècle ; les trois cents premières pages retracent l’histoire des premiers temps du moyen âge jusqu’à la mort de Frédéric II. Voilà les ouvrages que l’Italie produisait pendant que dans le Nord on en était encore aux chroniques des papes et des empereurs et aux Fasciculis temporum. Nous n’avons pas à rechercher ici de quels ouvrages Blondus a tiré parti, ni où il a trouvé réunis tous les documents qu’il a consultés ; mais dans l’histoire de l’historiographie moderne il faudra bien un jour lui faire cet honneur. N’y eût-il que ce livre, on serait en droit de dire que l’étude de l’antiquité a seule rendu possible celle du moyen âge ; c’est elle qui, la première, a habitué l’esprit à prendre à l’histoire un intérêt objectif. Sans doute il faut ajouter que le moyen âge était passé pour l’Italie d’alors, et que l’esprit pouvait l’étudier parce qu’il en était affranchi. On ne peut pas dire qu’il lui ait rendu justice tout de suite, ni même qu’il l’ait traité avec respect ; dans les arts s’établit un violent préjugé contre ce qu’il a produit, et les humanistes datent de leur apparition le commencement d’une ère nouvelle ; « Je commence à espérer, je commence à croire, dit Bocage[1], que
- ↑ Dans la lettre à Pizinga, dans ses Opera volgari, vol. XVI, p. 38. — Raph. Volaterranus fait encore commencer le monde intellectuel au quatorzième siècle, Volaterranus, c. à d. l’auteur dont les premiers livres contiennent de précieux résumés d’histoire spéciale pour cette époque.
