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CHAPITRE VIII
LES TRAITÉS EN LATIN ET L’HISTOIRE.

À l’épistolographie et à l’éloquence des humanistes nous rattacherons encore leurs autres productions, qui, en même temps, sont plus ou moins des souvenirs immédiats de l’antiquité.

Nous parlerons tout d’abord du traité suivi ou présenté sous la forme du dialogue[1], qui était empruntée directement à Cicéron. Pour être juste à l’égard de ce genre de travaux, pour ne pas le condamner d’emblée comme étant une source d’ennui, il faut considérer deux points : le siècle qui brisa les entraves du moyen âge avait besoin, dans beaucoup de questions de morale et de philosophie, d’être initié aux doctrines de l’antiquité ; ce forent les auteurs de traités et de dialogues qui se chargèrent de l’éclairer sous ce rapport. Ces lieux communs que nous trouvons dans leurs écrits élaient pour eux et pour leurs contemporains des vues laborieusement retrouvées sur des objets dont personne n’avait plus parlé depuis les anciens. Puis ils aiment à s’entendre parler sur ces matières, peu leur importe que

  1. Une espèce particulière, ce sont les dialogues à moitié satiriques que Pandolfo CoIIenuccio et surtout Pontano ont imités de Lucien. Ce sont eux qui ont donné l’exemple à Érasme et à U. de Hutten. il est probable que, pour les traités proprement dits, des parties des ouvrages moraux de Plutarque ont, de bonne heure, servi de modèle.