étaient confiés à des étrangers. Lionardo, le Pogge et Giannozzo Mannetti ont aussi été pendant quelque temps secrétaires des papes, et Charles Arétin devait le devenir. Blondin de Forli fut élevé à cette dignité ; malgré tous les obstacle», Lorenzo Valla finit par y parvenir également. À partir de Nicolas V et de Pie II [1], le paìah pontifical attire de plus en plus les talents les plus remarquables ; même les dernier» papes du quinzième siècle, qui d’aüleurs ne se distinguent guère par l’amour des lettres, suivent cette tradifion. Dansl’histoiredespapes écrite par Platina, la vie de Paul II n’est qu’une satire amusante dirigée par rhumaniste contre le pape qui ne savait pas traiter la chancellerie comme elle méritait de l’étre, qui ne savait pas honorer selon son mérite cette pléiade de « poëtes et d’orateurs qui répandaient sur la curie autant d’éclat qu’ils en recevaient d’elle ». Il faut voir ces messieurs, si fiers et si riches, qui s’entendaient à exploiter leur posilion aussi bien que les papes eux-mémes [2], il faut les voir s’emporter quand surgit une question de préséance, quand, par exemple, les avocats consistoriaux prétendent avoir le même rang qu’eux ou même lepas sur eux [3]. Ils en appellent tout d’une haleine à l’évangéliste saint Jean, à qui le ciel avait dévoilé ses secrets, au secrétaire de Porsenna,
- ↑ Comp. pins baut, p. 1S2, 274, et G. Voigt, Sylvius Ænéas, sons le nom de Pie if, t. iii, p. 4i8 ss., â propos des changements souvent entrepris et souvent avortés que Pie II fit faire dans l’abréviature.
- ↑ Comp. l’opinion de Jacques Spiegel, 1521, relatée dans les comptes rendus des séances de l’Académie de Vienne, LXXVIII, p. 333.
- ↑ Anecdota Uu., I, p. 119 jg. Plaidoyer {Actio ad cardinale» deputalos) de .Tacobus Volaterranus, au nom des secrétaires, datant certainement de répoque de Sixte IV (Voigt, p. 552, note 3). — Les prétentions à l’humanisme des avocats consistoriaux reposaient sur leur éloquence, comme celles des secrétaires sur leur talent à écrire des lettres.
