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CHAPITRE VI. — LES PROMOTEURS DE L’HUMANISME.

d’ardeur pour écrire me savante critique de l’histoire nalurelie de Pline, comme l‘a fait Philippe Strozzi[1]. Il ne s’agit pas ici de distribuer l’éloge ou le blâme, mais de constater une tendance particulière, aussi commune qu’énergique.

Outre Florence, il y avait encore en Italie bien des villes où des individus et des sociétés mettaient tous les moyens en œuvre pour favoriser la cause de l’humanisme et pour protéger les savants qui vivaient parriii eux. Ce fait ressort d’une foule de corre.’ipondaüi’f’s échangées â cette époque[2]. Tous les grands esprits prêchaient presque exclusivement le culte de la science.

Mais il est temps d’examiner ce qu’était l’humanisme à la cour des princes (voir plus haut, p. 265), Nous avons déjà indiqué plus haut (p. 8, 172) le rapport intime qu’il y avait entre le tyran et le philologue, qui tirait, lui aussi, toute sa valeur de sa personnalitf’ et de son talent ; ce dernier préférait Franchement Ici cours aux villes libres, n’eût-ce été qu’à cause des avantages matérlîls qu’il trouvait auprès des princes. À l’époque où l’m croyait que le grand Alphonse d’Aragon deviendrait le maître de toute l’Ilalie, Sylvius Ænéas[3] écrivait à un autre Siennois : « Si, sous sa domination, l’Italie trouvait la paix, j’aimerais mieux que ce résultat fût obtenu sous lui que sous le gouvernement des villes ;

  1. VARCHf, Stor, fioreni,, 1. IV, p. 32i. C’est une biographie écrite avec beaucoup d‘esprit.
  2. Les biographies de Rosmini citées plus haut, p, 36f, note !. fi L 2G3, note 1, celles de Guarino et de Vittorino, ainsi que Shephecî ! Lift ofPoggio, surtout dans la traduction italienne de T. Tonelli . remarquable par des additions et des corrections nombreuses (2 vol. Florence, 1825), et la correspondance dn Pogge, publiée, par cet auteur (2 vol. Florence, 1832 ss.), les lettres do Pogge dans Mai, Spîcilegium, t. X, Rome, 1844, p, 221-273, contiennent beaucoup de détails là-dessus.
  3. Epi»t. 39, Opéra, p. 526, â Mariano Sncîno. 1. 16