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CHAPITRE VI
LES PROMOTEURS DE L’HUMANISME

Tout d’abord il convient de nommer les citoyens de différentes villes, particulièrement de Florence, qui ont fait de l’étude de l’antiquité le but principal de leur vie, et qui sont devenus de grands savants ou simplement des amateurs éclairés qui protégeaient la science. (Comp. p. 236 ss.) Ils jouent un rôle très-important, notamment à l’époque de transition qui marque le commencement du quinzième siècle, parce que chez eux l’humanisme prend un caractère pratique et devient un élément nécessaire de la vie de tous les jours. Ce n’est qu’après eux que des princes et des papes se sont mis sérieusement à le cultiver.

Nous avons déjà parlé plusieurs fois de Niccolô Niccoli et de Giannozzo Manetti. Vespasiano[1] nous représente Niccoli comme un homme qui voulait que, même dans les objets extérieurs qui l’entouraient, tout lui rappelât l’antiquité. Sa personne majestueuse, drapée dans un vêtement flottant, apparaissant dans une maison remplie des antiquités les plus merveilleuses, faisait tout d’abord une impression profondément originale ; il

  1. p. 625, Sur Niccoli, voir un discours du Pogge, Opera, éd. 1513, fol. 102 ss., et une Vita de Manetti dans son livre, De illustribus longavis.