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CHAPITRE V. — LES UNIVERSITÉS ET LES ÉCOLES.

sagesse, la retenue et la douceur qui distinguaient Vittorino ; il s’emportait facilement ; aussi sa violence amenait-elle des querelles fréquentes entre lui et les savants ds son temps.

Dans la plupart des cours d’Italie, l‘éducation des enfants des princes était, au moins en partie et pour un certain nombre d’années, confiée aux humanistes, ce qui leur fit faire un pas de plus dans la vie des cours. Les traités sur l’éducation des princes, qui étaient réservés autrefois à la plume des théologiens, sont désormais da domaine des humanistes. À partir de Pier-Paolo Vergerio, ces traités se multiplient en Italie ; ils pénètrent même en Allemagne, grâce à Sylvius Ænéas, qui adresse à deux jeunes princes allemands de ta maison de Habsbourg[1] de longues dissertations ayant pour objet le développement de leur esprit et la connaissance de leurs devoirs ; il va sans dire qu’il leur recommande de cultiver l’humanisme dans le sens italien, mais surtout il les exhorte à tâcher de devenir de bons souverains et des guerriers accomplis. Ænéas savait peut-être qu’il prêchait dans le désert ; aussi faisait -il en sorte que ces écrits se répandissent encore ailleurs. Nous reparlerons plus loin des rapports des humanistes avec les princes.


    verge pour punir leurs élèves ; la plus grave des punitions qu’infligeait Vittorino consistait à forcer l’enfant de s’agenouiller et de se coucher par terre, afin que tous ses condisciples pussent le voir.

  1. À l’archiduc SiGisMOND, Episi., 105, p. 600, et au roi Ladislas, son puîné, p. 655 ; le dernier traité est intitulé ; Tractatus de liherorum educatione (1450).