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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

les éditions des auteurs latins d’abord et des auteurs grecs ensuite se multiplièrent en Italie, mais pas si vite cependant qu’on aurait pu le croire en présence de l’enthousiasme général dont ces ouvrages étaient l’objet. Après quelque temps commencent à s’établir les rapports modernes d’auteur à éditeur[1] ; sous Alexandre VI surgit la censure préventive, attendu qu’il n’était plus guère possible d’anéantir un livre comme cela était arrivé encore sous Côme de Médicis, qui avait exigé de Filelfo la suppression d’un ouvrage[2].

A mesure que progressa l’étude des langues et de l’antiquité, on vit naître et se développer la critique des textes ; mais nous n’avons pas plus à parler de cette Sri enee nouvelle que de l‘histoire de la science en général. C’est la reproduction de l’antiquité dans la littérature et dans la vie des Italiens qui doit seule nous occuper. Qu’on nous permette pourtant une observation sur la question des études considérée en elle-même. La science grecque se concentre principalement à Florence ; on l’y trouve au quinzième siècle et au commencement du seizième. Elle ne s’est jamais généralisée comme la science latine, soit parce qu’elle avait à triompher de difficultés infiniment plus grandes, soit et surtout parce que la conscience de la supériorité

    Lorenzo Valla, qui se trouve dans la Revue hisior., XXXIII, p. 62. — Les premiers imprimeurs de Rome étaient des Allemands : Hahn, Pannartz, Schweinheim ; Gaspar. Veron. Vita Panh il, dans MURAT., III, col. 1046. etLliar, Spec, hist. Ujpographxœ f l strntU, Rome, 1778 (Gregorovius, VII, 525-533). Sur le P’^emier privilège accordé 5 Venise, voir Marin Sanüdo, dans Mürat., XXII, col. 1189.

  1. Quelque chose de semblable existait déjà à 1 époque oii il n y avait que des manuscrits ; voir Vespat. Fior., p. 656 ss.,sur la chronique générale de Zembino de Pistoie.
  2. FABRONI, Laurent. Magn. Ad«ot, 2i2, - Cela arriva à propOS dU pasquín De exilio