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CHAPITRE III. — LES AUTEURS ANCIENS.

bon, et il devait «n recevoir encore 500 lorsque le Pape mourut. Filelfo aurait eu 10.000 florins d’or pour une bonne traduction métrique d’Homère ; mais la mort du Pape l’empêcha de se rendre de Milan à Rome. Lorsque Nicolas V mourut, la bibliothèque destinée aux membres de la curie, qui est devenue le noyau de la Bibliothèque Vaticane,comprenait 5000 volumes, selon les uns, ou 9000, suivant les autres [1] ; elle devait être installée dans le palais même et en devenir le plus bel ornement, comme jadis le roi Ptolémée Philadelphe avait réservé à sa bibliothèque la place d’honneur dans le palais d’Alexandrie. Lorsque la peste força le Pape (1460) de se retirer avec sa cour à Fabriano, où l’on faisait alors déjà le meilleur papier, il y emmena ses traducteurs et ses compilateurs pour qu’ils ne devinssent pas viclimes du fléau.

Le Florentin Niccolo Niccoli [2], membre du cercle d’amis et de savants que réunissait autour de lui COme de Médicis, employa loute sa fortune à acheter des livres ; enfin, lorsqu’il n’eut plus rien à dépenser, ies Médicis lui ouvrirent leur caisse et lui permirent d’y prendre toutes les sommes qu’il demanderait dans ce but. C’est par ses soins qu’Ammien Marcellin, le De oratoire de Cicéron, le manuscrit de Lucrèce et d’autres ouvrages ont été complétés ; c’est lui qui détermina Côme à acheter à uu tmavent de Lubeck la meilleure édition de Pline. Il prêtait ses livres avec une noble confiance, laissait lire les gens chez lui tant qu‘ils voulaient, et s’entretenait avec eux de ce qu’ils avaient lu. Grâce à Côme, sa bibliothèque, comprenant 800 volumes estimés à 6,000 florins d’or, devint,

  1. J - P- Maknïth, Vua .V«.. , (Jans Mürat., in, a, col. 925 ss. Sur la question de savoir si P’“' ®" c®‘te e«llect/ou, v«k espas Ptor., p. 2s4 ss., avec la note de Mai.
  2. Fi^F(tf.EÌ9r.,p, 617 ss.