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CHAPITRE III
LES AUTEURS ANCIENS.

Naturellement, les ouvrages littéraires de l’antiquité grecque et romaine étaient infiniment plus nombreux et plus considérables que les monuments de l’architecture ancienne et de l’art ancien en général. On les regardait comme la source de toute science dans le sens le plus absolu du mot. On a souvent parlé des travaux bibliographiques de cette époque des grandes trouvailles ; nous ne pouvons qu’ajouter à ce qui a été dit quelques traits sur lesquels on a cru devoir moins insister[1].

Quelque influence que les écrivains del’antiquité eussent exercée en Italie au moyen âge et surtout pendant le quatorzième siècle, on avait moins découvert des trésors nouveaux que propagé les œuvres que l’on connaissait depuis longtemps. Les poètes, les historiens, les orateurs, les épistolographes latins les plus célèbres, des traductions latines de certains écrits d’Aristote, de Plutarque et de quelques autres écrivains grecs formaient, en somme, la source à laquelle un petit nombre d’élus de l’époque de Boccace et de Pétrarque puisaient leur inspiration. On

  1. Emprunté principalement à Vespasiano Fiorentino, Ier vol. du Spicileg. Romamum de Mai, d’après laquelle édition nous avons fait les citations qui précèdent et celles qui suivent ; une édition plus récente est celle de Bartoli, Florence, 1859. L’auteur était un libraire florentin qui vendait aussi des copies ; il vivait vers le milieu du quinzième siècle et après.