ou 1519[1]. Après s’étre plaint amèrement des destructions qui duraient toujours, notamment encore sous Jules II, il fait appel au pontife et le conjure de prendre sous sa protection les quelques témoignages qui restent de la grandeur et de la force de cette âme divine de ranliqiiité, dont le souvenir enflamme encore aujourd’hui ceux qui sont capables de s’élever dans la région idéale de l’art. Puis il pose, avec une remarquable sûreté de coup d’œil, les fondements d’une histoire comparée de l’art en général, et il finit par établir ce principe, qui a prévalu depuis, qu’il convient de « relever » les monuments anciens en indiquant à part le plan, la coupe et l’élévation. Notre cadre ne nous permet pas d’exposer en détail comment, à partir de celte époque, l’archéologie, considérée surtout au point de vue de la ville éternelle et de sa topographie, devint une science spéciale, comment l’Académie de Vitruve sut du moins fixer un programme colossal[2]. Mais nous nous étendrons sur le pontificat de Léon X, sous lequel l’admiration de l’antiquité se joint aux plaisirs les plus délicats pour former ce merveilleux ensemble d’instincts et de jouissances qui, à Rome, élève la vie à sa plus haute expression. Le Vatican résonnait de chants et de concerts harmonieux qui semblaient inviter la ville entière à goûter les joies de l’existence, bien que Léon X lui-même eût de la peine à chasser par ce moyen les chagrins et les soucis, bien que l’espérance qu’il avait de prolonger sa vie au moyen
- ↑ La lettre fut d’abord attribuée à Castiglione. Uttere di Nego&j del Conte Bald. Castiglione, Padoue, 1736 Cl 1769. Daniel Franccsconi prouva en 1799 qu’elle était de Raphaël ; elle a été, de nos jours, reproduite d’après un manuscrit de Munich, dans Passavant, Vie de Raphaël, III, p. 44. Comp. surtout Gruver, Raphaël et Vanliguité, 1864, I, p. 435-467.
- ↑ Lettere pittoriche, II, i. Tolomei à Laudi, 14 nov. 1542.
