ont mérité d’étre mis sur la même ligne (adnecti) que les saints » ; c’est ainsi que daus l’antiquité l’homme célèbre touche au héros[1]. La suite de son énumération est ou ne peut plus caractéristique pour le temps. C’est en première ligne Anténor, le frère de Priara, qui, à la tête d’une troupe de Troyens fugitifs, a fondé Padoue ; le roi Dardanus, qui a vaincu Attila dans les montagnes d’Euganée, a poursuivi le roi barbare et l’a tué à Rimini en le frappant avec un échiquier ; l’empereur Henri IV, qui a bâti le dôme; un roi Marc, dont on conserve la tête à Monselice (Monte silices parce) ; puis quelques cardinaux et prélats qui ont fondé des établissements pieux, des collèges et des églises ; le célèbre théologien Fra Alberto, de l’ordre des Augustins ; une série de philosophes avec Paolo Veneto et l’illustre Pietro d’Albaoo en tête; le jurisconsulte Paolo Padovano; puis Tite-Live et les poètes Pétrarque, Mussato, Lovato. Si les célébrités militaires n’abondent pas, l’auteur s’en console en se disant que cette lacune est comblée par les hommes de science, et que la gloire intellectuelle dure plus longtemps que la gloire des armes, car cette dernière est souvent enterrée avec celui qui Payait obtenue, et si elle lui survit, ce n’est que grâce aux savants [2]. Quoi qu’il en soit, c’est un honneur pour la ville qu’il y ait du moins de fameux guerriers étrangers qui aient demandé à être ensevelis daus ses murs : tels sont Pierre de Rossi, de
- ↑ Nam et veteres nostri tales aut divos aut æterna memoria dignos non immerito prædicabant, quum virtus summa sanctitatis sit consocia et pari ematur pretio. Ce qui est très-caractéristique (comp. appendice n® 3), c'est ce qui suit : Hos itaque meo facili judicio æternos facio.
- ↑ On trouve des idées semblables chez beaucoup d’écrivains du temps. GODftus Urceds, Sermo Æ///(Opp. 1506, fol, XXXVIII b), dit de Galéas Bentivoglio, qui était guerrier et savant : Cogno$cen$ ariem militarem esse quidm exeeUentm, eed litterae mtUo certe excellentiores.
