animaux de forme parfaite parlaient à son cœur parce qu’ils avaient été particulièrement favorisés par la nature ; plus d’une fois la vue d’une belle contrée l’a guéri quand il était malade[1]. Il n’est pas étonnant que ceux qui le voyaient en relation aussi intime avec le monde extérieur lui aient attribué le don de prévoir l’avenir. On prétend qu’il a prédit une crise sanglante de la maison d’Este, ainsi que la destinée réservée à Florence et aux papes pendant un certain nombre d’années; de même il passait pour savoir lire saus se tromper sur la physionomie des gens. Il va sans dire qu’une extrême force de volonté animait toute cette personnalité ; de même que les plus grands hommes de la Renaissance, il avait pour devise : « Pour l’homme, vouloir, c’est pouvoir. »
Léonard de Vinci est à Alberti ce qu’est celui qui commence à celui qui couronne l’édifice, ce que le maître est à l’amateur. Quel profit pour la science si l’œuvre de Vasari était complétée par une biographie comme celle de Léon-Baptiste ! On n’aura jamais qu une idée vague de l’immensité de ce génie qui s’appelait Léonard de Vinci.
- ↑ Dans son livre De re œdificatoria, 1. VIII, cap, i, se trouve une définition de ce qu’on peut appeler un beau chemin : Si modo mare, modo montes, modo lactm Jluentem, fonlesve ^ modo andam rupem aut planiliem, modo nemui vallemque exhihebit.