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CHAPITRE II. — DÉVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITÉ.

général offrent au lecteur des points de repère et d’importants témoignages pour l’étude de la forme à l’époque de la Renaissance, particulièrement en ce qui concerne rarchitecture. Puis viennent des compositions latines en prose, des nouvelles, etc., dont plusieurs ont été prises pour des œuvres de l’antiquité, de joyeux propos de table, des élégies, des égiogues ; d’autre part, un ouvrage en quatre livres « sur l’intérieur de la maison écrit en italien[1], des traités de morale, de philosophie, d’histoire, des discours, des poésies, même une oraison funèbre en l’honneur de son dieu. Malgré son culte pour la langue latine, il écrivit souvent en italien et engagea d’autres auteurs à se servir de cette langue ; disciple de la science grecque, il proclama hautement cette idée que sans le christianisme, ie monde s’agiterait dans une vallée d’erreur. Ses paroles sérieuses et ses bons mots ont paru assez remarquables pour être recueillis ; on en cite des colonnes entières dans la biographie dont nous avons parlé. Tout ce qu’il avait, tout ce qu’il savait, il le mettait généreusement à la disposition de tous, ainsi que font les riches et puissantes natures ; quant à ses plus grandes inventions, il les abandonnait au public sans prétendre à aucune rémunération. Parlons enfin des sentiments les plus intimes de son être. Il s’intéressait à tout, éprouvait pour toutes choses une sympathie profonde, qu’on pourrait presque appeler nerveuse. La vue des beaux arbres ou d’une riche campagne lui arrachait des larmes ; il admirait les beaux et majestueux vieillards comme « les délices de la nature » et ne pouvait se lasser de les contempler ; même des

  1. C’est cet ouvrage (compar. p, 167, note 3) dont une partie, souvent imprimée à part, a passé longtemps pour être l’œuvre de Pandolfini,