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CHAPITRE PREMIER. — L’ÉTAT ITALIEN ET L’INDIVIDU.

manquerai même pas de pain[1] ! » C’est avec un noble orgueil que les artistes se vantent d’étre libres de toute entrave locale. « Il n’y a que celui qui atout appris, dit Ghiberti[2], qui ne soit un étranger nulle part ; même sans fortune, même sans amis, il est citoyen de toutes les villes ; il peut affronter et dédaigner toutes les vicissitudes du sort. » Un humaniste réfugié à l‘étranger dit de même : « Il fait bon vivre partout où un homme instruit établit sa demeure [3]. »

  1. De vulgari eloquio, lib. I, cap. vr. Sur l’idéal de la langue italienne, chap. xvir. Vlmlé intcllecluelle des gens instruits, chap. XVIII Voir ausii la nostalgie dans le passage célèbre du Purg., VIIL i is et du XXV, 1 ss.
  2. DatiUs AiUgherif Epistolœ, ed. CaroiuS WiTTE, p. 65,
  3. Voir à l’appendice no 1.