vivants par la torture donnent une idée assez nette de ce que les soldats de Charles-Quint pouvaient se permettre au sacco di Roma.
Le Pape avait encore une fois cherché un refuge dans le château Saint-Ange ; après lui avoir extorqué des sommes immenses, Charles voulait, dit-on, le faire conduire à Naples, et si Clément s’est enfuit à Orvieto, il l’a fait sans doute à l’insu des Espagnols et malgré eux[1]. Charles a-t-il songé un moment à séculariser les États de l’Église (ce qui n’aurait surpris personne)[2] ? S’est-il laissé réellement détourner de cette idée par les représentations de Henri VIII d’Angleterre ? Ce sont là des questions qu’on n’arrivera sans doute jamais à éclaircir. Mais si de pareils projets existaient, ils ont du être bien vite abandonnés. Un fait considérable va sortir de la dévastation de Rome, c’est celui d’une restauration à la fois spirituelle et temporelle. Dès le premier jour, Sadolet[3] pressent cette révolution. « Si nos malheurs, écrit-il, ont désarmé la colère et la rigueur du Ciel, si ces châtiments terribles nous font rentrer dans la voie des bonnes mœurs et des sages lois, notre situation sera peut-être moins cruelle. Dieu défendra ses droits ; quant à nous, nous avons à devenir meilleurs ; ayons-en le désir, et nous en aurons la force ; que toutes nos actions, que toutes nos pensées n’aient qu’un but, notre relèvement ; cherchons en Dieu le véritable éclat de la dignité sacerdotale, notre vraie grandeur et notre vraie puissance. »
À partir de cette crise de 1527, des voix sérieuses